Voir l'état des eaux et son évolution - rivières et aquifères

À partir des données brutes mises à la disposition du public, des citoyens élaborent et partagent une information indépendante sur l'état de l'environnement

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Hommage à Cyrille Deshayes


J'ai connu Cyrille en 2008 alors qu'il était responsable du Pôle Eau Douce du WWF-France et qu'il voulait, avec Marc Laimé, dénoncer les dysfonctionnements du système français de production des données publiques brutes et élaborées sur l’eau.

Nos entretiens ont donné lieu, entre autres, à la publication en 2011 du document de synthèse L’eau, toujours source de vie ? L’état réel des eaux et des données sur l’eau qui portait à l'époque un intérêt tout novateur à la pollution chimique et aux aspects globaux, interdépendants et cumulés des dégradations des eaux considérées avant tout comme espace et source de vie ; et à la publication d'un outil de cartographie interactive des pollutions des cours d'eau et des nappes tout aussi novateur.

L'engagement admirable de Cyrille aura contribué à la révélation publique de graves manquements sur la connaissance, l'état et la protection de la ressource en eau patrimoniale. Plus de détails dans Les soutiens : WWF-France.

J'éprouve une immense tristesse depuis l'annonce de son décès le 5 mars 2017, à 48 ans. Car je l'appréciais beaucoup, pour son savoir et son intelligence comme pour ses grandes qualités humaines et son engagement profond pour la protection de l'environnement : il faisait partie des quelques personnes de grande valeur que l'on peut croiser dans une vie et que l'on n'oublie pas.

C'est pour que Cyrille et les messages qu'il portait soient mieux connus et jamais oubliés, que je réunis ci-dessous dans l'ordre chronologique les commentaires qu'il avait mis au bas des articles de mon site "pour te soutenir" (plus trois autres dont il m'avait fait part). Et de fait, j'avais beau en mettre une tonne, il trouvait toujours le moyen d'en rajouter une couche ou de dire ce que je n'avais pas osé dire ! C'était formidable et d'autant plus sympa de sa part qu'il ne trouvait le temps de les rédiger que "dans les RER et les trains". Il se disait aussi avec humour "fan absolu" du nouveau paradigme pour l'eau potable et l'assainissement.

Ses commentaires sont toujours d'actualité ; ils montrent combien il prenait à cœur la protection de l'environnement ; ils constituent une chronique pleine de spontanéité, de fougue, de colère, d'humour, d'espoir, de déception, d'ironie, d'altruisme, de générosité et de franc-parler sur ses engagements au quotidien dans ce domaine.
Cyrille s'inquiétait entre autres : "Quelles réponses donnent-ils à leurs enfants "Qu’as-tu fait pour endiguer cette situation, que fais tu pour améliorer les choses, est-ce que je peux être fier de toi ?"" (Commentaire du 2011-02-15 10:16). Eh bien il a certainement fait plus pour l'environnement dans sa trop courte vie, que tous "les grands corps malades ou élites" (Commentaire du 2011-03-10 11:36) réunis, et sa fille peut être fière de lui.
Mais mes mots sont dérisoires devant la peine.

PLACE A CYRILLE

Le 2009-09-17 16:23, sur Pression sur la ressource en eau : Micropolluants chimiques
Travail et réflexion remarquables ! Cet article soulève beaucoup d'interrogations en plus des lacunes de connaissances soulignées : non exhaustivité des molécules prises en compte, la question de la prise en compte des métabolites et leur degré de toxicité...
Une chose est sûre, il est urgent de stopper les apports de tous ces produits chimiques, dont on ne connait rien ou si peu des interactions, de leur assimilation dégradation par les organismes vivants (végétaux et animaux).
A la vue de tous ces déversements on peut se poser la question si un jour et même pour les nappes profondes, on aura encore une ressource en eau de qualité potable sans traitements au sens de "l’eau biocompatible" !

Le 2009-09-17 16:55, sur L’Ill, contamination chimique des sédiments
La LQ des PCBs est remontée de 1 à 5, ce qui peut être une explication de leur non détection et non de leur absence !
Ce qui est intéressant pour cette rivière est la comparaison entre sédiments et contaminants de la masse d’eau. On constate que la rivière est contaminée à un degré qui est loin d’être anodin. L’hydrosystème continuera d’être alimenté par des molécules toxiques dans la mesure où ses sédiments sont eux-mêmes contaminés avec des toxiques persistants, dont les plus problématiques en termes de toxicité sont les HAP. On remarquera d’ailleurs en comparaison avec l’article (1) sur la même rivière que selon l’auteur et selon l’évaluation de la toxicité, l’essentiel repose pour cette rivière sur les HAPs.

Le 2009-09-17 17:19, sur Les données sur l’eau douce continentale
Là encore une très bonne synthèse du sujet "données sur l'eau en France", avec des définitions claires et nettes. On voit que l'auteur a une complète maîtrise du sujet et des enjeux afférents ou sous-jacents de ces données sur l'eau et de leurs usages.
Quel doit être le niveau d'intervention de l'Etat sur la question de la fourniture des données ?
=> a priori objectivité et transparence doivent guider les actions, pour rejoindre l'approche patrimoniale. Et à partir ces données patrimoniales : fournir un jeu de données réglementaires, et non avoir l'approche contraire. C'est à dire partir de l'objectif réglementaire, définir le dispositif et l'architecture (protocoles de prélèvements, fréquences, exhaustivité des molécules recherchées et de leurs métabolites, la toxicité de ces molécules, seuils analytiques,...) et s'en servir pour rendre compte et inscrire ces données qualifiées ensuite de patrimoniales.
Ce site a au moins le mérite de nous ouvrir les yeux sur une réalité qui n'est pas celle affichée officiellement. Bravo pour ce travail et cette réflexion. Puisse ce site expert servir le plus grand nombre.

Le 2009-09-17 17:34, sur Atrazine et Déséthylatrazine : les eaux souterraines
"L’Atrazine et le Déséthylatrazine : (1) les cours d’eau et (2) les eaux souterraines des régions agricoles" : Deux articles remarquables qui en disent long et qui sèment le doute quant à l’éventualité d’une utilisation frauduleuse encore actuellement de l’atrazine pourtant interdite depuis 2003.
Si l’on fait le parallèle entre ces analyses conduites par une experte qui prend toutes les précautions d’usage pour ne pas dire que l’atrazine est encore utilisée, difficile d’en avoir la preuve formelle, et le rapport de l’IGE (Inspection Général de l’Environnement) du 18 janvier 2005 sur la question des pesticides (Bilans des plans d’action régionaux de lutte contre les pollutions de l’eau par les pesticides dans le cadre du plan national), le doute diminue.
Pour ma part cette molécule est encore utilisée, alors que l’on sait qu’elle est fortement préjudiciable pour l’AEP. Que fait la police de l’Eau ?

Le 2009-09-24 15:27, sur Qualité de la recherche des substances chimiques dans l’eau des rivières
Là encore l'auteur, jette un pavé dans la mare et quel pavé !
Article là encore très pertinent qui ne peut laisser indifférent. Combien d'années encore avant d'agir sérieusement ?
La Crise de l'Eau en France n'est pas une utopie, elle sera pour bientôt, et elle sera violente !
A nous d'éveiller les consciences. Ce qui se passe n'est pas une fatalité !
Il y a des coupables à cette situation, mais il y a surtout des réponses et des solutions.
L'auteur nous éclaire : un grand merci !

Le 2009-09-24 17:16, sur Nappe alluviale de la Saône : contamination chimique de l’eau
Là encore une analyse très pertinente. Les résultats sont très parlants et le moins que l'on puisse dire, si l'on prend quelques paramètres tels que Trichloroéthane et Tétrachoréthylène, leur concentration ne cesse d’augmenter ! Alors que l'on tend à dire que les molécules les plus préoccupantes en matière de micropolluants sont les pesticides !
Il faudrait pour le moins être plus incisif sur les ICPE et les autorisations de rejets industriels. L’objectif zéro rejet doit être fixé.
Dire que cette nappe sert à produire de l'eau potable !

Le 2009-09-24 17:28, sur Un nouveau paradigme pour l’eau potable et l’assainissement
Remarquables ces 5 articles "Un nouveau paradigme pour l'eau potable et l'assainissement", personnellement, j'adore !
Concrètement cessons le fiasco actuel et mettons-nous autour de la table pour réfléchir à un nouveau modèle plus durable, même si nous n'avons pas tous, toutes les solutions. Posons les problèmes, et les coûts/efficacité et tentons de voir si ce modèle nous conduit vers une impasse à court/moyen terme (concrètement, il y a urgence : regardez l'état de certaines nappes phréatiques en France laminées en moins de 30 ans) !
Les efforts sont à engager d'urgence sur nos nappes profondes à préserver pour l'alimentation en eau potable de très bonne qualité !
Les propositions formulées peuvent rapidement être testées dans le cadre d’opérations pilotes !
Une question cependant, je n’ai pas vu ou mal apprécier la question du traitement du pluvial ! => Là encore pour le pluvial un nouveau paradigme est à envisager plutôt que le tout-tuyaux : des solutions existent actuellement, mais sont peu démocratisées et loin d’être mises en avant par les collectivités !

Le 2009-09-25 08:31, sur La Vilaine : hausse des concentrations des nitrates de 1971 à 2008
30 ans ont suffi à rompre un équilibre millénaire, avec une multiplication de la concentration par 10 : NON ce n’est pas dû au hasard, et ce n’est pas une fatalité comme certains voudraient le laisser entendre !
On a certes des nitrates dans nos cours d’eau en absence d’activités humaines, mais dans une fourchette de 2-5mg/l (on a toujours des nitrates issus de l’activité microbienne : dégradation de la MO).
Rappelez-vous qu’une espèce bioindicatrice digne de ce nom comme la moule d’eau douce (espèce prioritaire, en voie d’extinction au niveau national) a besoin pour boucler son cycle de 2 mg/l maxi de nitrates ! Cette espèce était là bien avant nous, et sa disparition tient en partie à une dégradation qualitative sur le paramètre nitrates de notre ressource en eau !
On pourra toujours définir des indicateurs de bon état écologiques et être conforme à la DCE, sur un paramètre aussi simple que les nitrates on voit bien que si on veut être rigoureux sur une approche indicateurs et être ambitieux, il faut mettre la barre haute, ce qui n’est vraisemblablement pas la voie prise par la France ! Combien d’années faudra t’il pour retrouver une qualité digne de ce nom sur un paramètre aussi simple que les nitrates !
Le Bon état en 2015 sur les niveaux de 1977, peut être, si l’on ne recherche pas ce paramètre en décembre ou janvier ! Tout est question de méthode et de rigueur : bas l’essentiel diront certains est d’éviter les contentieux avec Bruxelles !

Le 2009-09-25 08:45, sur La Vilaine : deux millions de tonnes de nitrates en trop déversés à l’océan depuis 1971
Au fait, il me semble que la France a pris un certain nombre d’engagements !?
La convention OSPAR, notamment cela vous dit quelque chose !? On peut toujours signer des conventions et faire de beaux discours ! L’auteur nous donne là encore un exemple du respect des engagements pris par la France !
Connaître et réduire les flux rejetés en mer, pour OSPAR façade Atlantique : on voit bien que la France s’attèle depuis 30 ans : 1) Il n'y pas beaucoup de communications sur ces flux ! 2) on a multiplié par 10 nos apport de nitrates (il est vrai qu’il ne s’agit que d’estimations, et qu’il est nécessaire de prendre en compte des marges d’erreurs (analytiques et de débits Q), ce qu’évoque l’auteur !).
Sur un paramètre aussi simple que les nitrates et sur une rivière, on voit bien que la France fait des efforts pour connaître ses apports et les réduire ! Qu’en est-il de paramètres encore plus problématiques (micropolluants !?)
=> Allez encore un petit effort, on fera le point dans 30 ans, nos enfants nous remercierons ! Une solution pour ce paramètre : multiplier la redevance pollution par les nitrates par 10 ! Un peu de courage politique !

Le 2009-09-25 09:21, sur La Garonne et le Tarn : évolution inquiétante de la température de l’eau
L’augmentation de la température est une réalité et l’homme en est responsable, personne ne peut l’ignorer (sauf peut être ceux qui ont un intérêt à se voiler la face….). Pour les cours d’eau la tendance est similaire. L’exemple donné ici nous le confirme !
Une activité économique qui génère un impact qualitatif négatif sur ce critère température comme une centrale nucléaire, va elle-même être impactée et amplifier ce phénomène (peut-être dans une moindre mesure si en amont, la prise d’eau se fait dans une retenue (le temps pour que cette masse se réchauffe sur toute sa hauteur est plus long).
Quid des dépassements d’autorisation de rejets de T°, Quid de la baisse de disponibilité de la ressource ? Et les poissons et notamment les salmonidés dans tout cela, auront-ils le temps de s’adapter, aura-t-on une dérive génétique rapide et des espèces capables en quelques générations de s’adapter ?
On peut être sceptique, mais la nature nous révèle parfois quelques surprises ! Il suffirait de quelques individus résistants (à des températures sup. à 22-24°C (les salmonidés et notamment les saumons n’apprécient pas des T° sup. à 22°C)) par génération et sur plusieurs générations pour voir une population se maintenir et s’adapter (on le voit bien avec des êtres vivants comme les insectes, ou bactéries, qui deviennent résistants aux insecticides ou antibiotiques, et il suffit de quelques individus résistants pour qu’en quelques générations on obtienne une nouvelle population !).
Il y a cependant un gap : les poissons même s’ils peuvent être prolifiques, ne se reproduisent pas avec la même rapidité et facilité, par ailleurs ils sont soumis à d’autres pressions (pertes/dégradation d’habitats, pollutions, chimiques,…). A j’oubliais, ils pourraient toujours s’adapter, mais jusqu’à une certaine limite (à 50°C on commence à cuire les protéines !) => On a de la marge !

Le 2009-09-25 09:50, sur Nappe de Beauce : évolution du niveau de 1965 à 2009
Un article intéressant qui est à rapprocher de Une irrigation copieusement arrosée d’euros (Pierre Boulanger). D’autres articles du même auteur vous aideront à mieux comprendre la situation catastrophique de notre ressource (tant quantitative que qualitative). Pour l’heure en Beauce, tout va bien : sur le site SAGE BEAUCE, on ne voit la problématique Eau presque que par l'approche quantitative, préoccupation 1ère des irrigants ! Il est vrai que la nappe de Beauce sert aussi pour produire de l’eau potable aux communes rurales et agricoles qui sont situées à sa surface (c’est l’arroseur arrosé !). Tout va pour le mieux, puisque pour l’eau potable on raccorde les réseaux à tout va, donc, il n’y aura plus de problèmes…. On continuera à produire comme on le fait depuis 30 ans.
C’est les poissons de la rivière Conie qui ne sont pas contents, ne recherchez pas non plus à vouloir faire une descente de kayak l’été sur cette rivière, il n’y a plus d’eau !
=> Le bon état en 2015 !? On va bientôt classer cette rivière en OUED : donc pas de problèmes !...

Le 2009-09-25 10:12, sur Nappe de Beauce : évolution des nitrates, chlorures, dureté et pesticides
A quelle est belle notre Beauce, certains diront le grenier à Blé de la France ! L’Eure et Loir dont une bonne partie comporte la Beauce n’est il pas le premier département Français pour la production de céréales !? La France n’est elle pas excédentaire pour sa balance commerciale pour ses produits agricoles, du fait des céréales, des produits IAA (manufacturés) et pour ses spiritueux !?
Dans un contexte de déficit structurel de sa balance commerciale, on comprend mieux pourquoi on continue de soutenir un tel modèle agricole qui nous conduit et conduit nos eaux de surfaces et souterraines (cf. cas cité ici) à la catastrophe ! 30 ans auront servis à ce résultat : Les responsables : nos politiques ! Les agriculteurs : les boucs émissaires !
Ce qui est intéressant et ce que montre l’auteur, c’est l’augmentation récurrente des concentrations des paramètres mesurés : nitrates, chlorures, dureté, depuis 1985 (et avant ?). Compte tenu de cette situation et de ces courbes :
1) Existe-t-il une corrélation sur la base de ces 3 paramètres avec une augmentation de la salinité des sols (accentuée par l’irrigation, on est dans un bassin où l’été on arrose par 30°C en plein soleil, alors que des restrictions d’usage existent pour les particuliers (mais on m’a déjà répondu, il n’y a pas de problème sur la nappe de Beauce en été (on était en 2003, et rebelote cet été 2009!) => va-t-on vers la désertification de cette plaine, qui perd en matière organique !?
2) Existe il d’autres paramètres mesurés (HAP, PCBs, métaux, autres substances synthétiques) pour lesquels on constate une augmentation (il serait intéressant de constater une augmentation des HAP : il faut savoir que pour empêcher l’agglomération des boulettes d’engrais chimiques (pour faciliter la mécanisation de l’épandage), les industriels pulvérisaient du fuel ! => On a aspergée la Beauce de pétrole !).
3) Peut on établir des droites de régression pour avoir une estimation de là où cela nous mène si on continue sur cette voie ?
4) Quid des populations habitant en surface (l’eau potable est produite à partir de cette nappe) ?

Le 2009-09-25 10:24, sur Le Loir, aperçu de la toxicité et de la contamination chimique
Article très intéressant ! Compte tenu de la position géographique de cette rivière et du point analysé (cf. introduction de l’auteur) et des résultats, plusieurs questions m’interpellent :
1) la qualité ne peut pas uniquement être fondée sur présence/absence de molécules. Il faut une approche toxique, ce que met bien en avant l’auteur !
2) Alors que nous sommes a priori dans une région agricole, la toxicité évaluée selon l’approche de l’auteur n’est pas seulement que le fait des pesticides. Les HAP y contribuent pour une bonne part !?
3) D’où viennent ces HAP ?
4) Les PCBs ne sont pas identifiés dans l’eau, ce qui pourrait ne pas être surprenant (sont assez peu solubles sauf pour ceux qui possèdent 3 atomes de chlore, Ceci étant, leur non détection peut aussi traduire une LQ trop élevée (car on les retrouve dans les sédiments, qui eux ne sont pas caractérisés : les PCBs sont surtout présents sur la MO et la partie fine).

Le 2009-09-25 10:31, sur Le Loir : hausse des concentrations de nitrates de 1971 à 2008
On se situe en amont du BV du Loir dans une région très agricole. La tendance donnée par les courbes ne laisse pas voir d’amélioration notable, ce qui laisse entrevoir des apports continuels dans la nappe, et donc pas d’amélioration à attendre quant à l’état de cette dernière pour ce seul paramètre (à croiser avec l’article portant sur la nappe à Nottonville).
Quand on sait que la population dépend essentiellement de cette ressource phréatique pour ses besoins en AEP !...

Le 2009-10-09 10:54, sur Pression sur la ressource en eau : qualité générale
Cet article comme tant d’autres montre qu’il est urgent de changer de braquet, en référence au rapport du conseil de l’Europe, passé sous silence, sorti le 20 janvier 2009 (n°Doc. 11788), intitulé "Environnement et santé: pour une meilleure prévention des risques sanitaires liés à l'environnement".
Nul doute que nos apports agricoles et industriels sont encore trop nombreux de façon unitaire ou cumulés.
Pour l’industrie, même si les données, ne sont qu’à minima, cela en dit long sur la réelle volonté de retrouver un bon état ! Comment en effet, alors que les activités ICPE ne sont pas plus contraintes à fournir des données et ne sont pas plus contrôlées ! Quel crédit accorder aux déclarations volontaires ? A l’heure où l’on ne cesse de prôner le Développement Durable, à y regarder de plus prêt avec des données qui ne sont pas assez qualitatives (et pourtant démonstratives, et à minima), on voit comment est traduite sur le terrain la pertinence des discours.
La gestion patrimoniale de l’eau adoptée par la France, à la vue de cette analyse, est pour le moins une "blague de mauvais goût" ! Avoir une gestion patrimoniale c’est se fixer des objectifs ambitieux, réalistes, un suivi et des indicateurs de performance pertinents. Pour les ICPE, c’est tendre vers le zéro rejet !

Le 2009-10-13 17:15, sur Pression sur la ressource en eau : quantité
Article encore très intéressant qui soulève de nombreuses questions.
On s’aperçoit que l’on gère la ressource de façon empirique et à la hussarde… Pour l’approche patrimoniale, il faudra attendre la CRISE…. On voit bien que tous les compartiments, et tous les prélèvements AEP, industrie et agriculture sont interdépendants. Nous sommes sur des équilibres fragiles, et fragilité dit gestion patrimoniale…. => Un nouveau paradigme pour ces usages/prélèvements est à avoir :
Pour l’AEP et le tout tuyaux, ok, les écrits de l’auteur nous laissent percevoir des possibilités. Pour l’industrie ?
Pour l’agriculture => Il faut une révolution. Le rapport INRA 2006 sur Sécheresse/agriculture nous offre des pistes, mais qui pour le moment sont pas exploitées par les filières, notamment celle du Maïs : Le sorgho semble offrir une réelle alternative, mais c’est au secteur amont –aval dans sa totalité d’intégrer cette culture et les formulations de l’alimentation animale avec cette céréale.

Le 2009-10-13 17:34, sur Un nouveau paradigme pour l’eau potable et l’assainissement
Pour capter ces eaux météoriques, sans dommages collatéraux, et dans un contexte d'augmentation de température, les couvertures végétalisées et les murs végétalisés pourraient apporter des réponses intéressantes, tout en permettant de renforcer l'isolation des bâtiments, ou du moins favoriser l'inertie thermique (le tout béton en été, ce n'est pas super!).
=> Nouveau paradigme pour l'urbanisme, avec une approche intéressante sur la restauration d'une biodiversité laminée. L'eau serait au cœur de ce processus de revégétalisation, restauration de la biodiversité en milieu urbain. Pour le coup, on aurait de nouvelles opportunités économiques de "croissance verte"!

Le 2011-02-15 10:02, sur Une information officielle indigente sur l’état chimique des eaux jusqu’en 2009
Voilà une belle illustration/démonstration de la façon dont on peut s’y prendre pour berner les citoyens, à partir des données environnementales.
Dormez tranquilles braves gens, on s’occupe de tout… Et surtout de bidouiller les données brutes pour restituer une information minimisant la situation…
Cette démonstration sur la base des données publiques ayant trait à l’eau est imparable.
Que dire des autres données environnementales ou autres (santé, économiques, emploi,….) ? Peut-on faire confiance aux autres documents officiels s’appuyant sur des données publiques et aux politiques qui en découlent. Quand on sait que l’ensemble de nos politiques publiques sont établies à partir de rapports utilisant des données publiques !?

Le 2011-02-15 10:16, sur Les publications officielles depuis 2009 sur l’état des eaux et ses tendances sont consternantes
Avec cette démonstration, l’auteur enfonce le clou !
L’eau est une ressource patrimoniale et doit être gérée comme telle. Aussi, une information qualitative doit être dispensée afin de régir les orientations/politiques publiques pour répondre aux enjeux, faire face aux problèmes et apporter des solutions pertinentes/adaptées. Il est sûr qu’en bidouillant un peu les données ou en édulcorant la situation, on conserve encore un peu plus longtemps les modèles économiques qui nous ont conduit à cette catastrophe environnementale !
Bah, le développement durable… Nos enfants n’auront qu’à se débrouiller de la situation qu’on voudra bien leur laisser….
Ce qui est également consternant, c’est de savoir que bon nombre de personnes sont au courant de ces pratiques… J’ai honte pour eux, comment peuvent-ils le soir se regarder dans la glace et être fier de ce qu’ils font ? Quelles réponses donnent-ils à leurs enfants "Qu’as-tu fait pour endiguer cette situation, que fais tu pour améliorer les choses, est-ce que je peux être fier de toi ?"

Le 2011-03-01 09:21, sur L’eau toujours source de vie ? L’état réel des eaux et des données sur l’eau
A la lecture de cette synthèse, on se demande si l’eau est pour la France une ressource patrimoniale, et si elle est gérée comme telle ?
Pour les français, il ressort de différents sondages, que l’eau est la thématique environnementale la plus importante, cela n'est certainement pas vrai pour ceux qui nous dirigent ou administrent sa gestion ! Tout est semble-t-il accompli pour occulter la situation, qui à la lecture de ce rapport est peu réjouissante et enviable (à la belle école française de l’eau, il est vrai que pour donner des leçons on est champion, pour le reste, circulez il n’y a rien à voir, dormez tranquille braves gens, on s’occupe de tout et on ne souhaite surtout pas vous donner les bonnes informations….).
Comment s’étonner à la lecture de cette synthèse, que la biodiversité inféodée aux milieux aquatiques ne puisse pas être impactée par toutes sortes de pressions anthropiques, à différents niveaux : hydromorphologie, continuité écologique, nutriments/contaminants physico-chimiques, phytoplancton et zooplancton, algues et végétaux aquatiques, faune benthique, batraciens, reptiles, poissons, et prédateurs (homme, mammifères aquatiques, et oiseaux aquatiques).
L’eau est le réceptacle et le miroir de nos pratiques les plus diverses, on aura beau lancer de beaux programmes de restauration sur les espèces les plus diverses, si en parallèle les pressions sur l’eau qu'elles soient qualitatives (pressions toxiques) ou quantitatives continuent encore et encore…. Ce n’est pas grave, l’essentiel c’est de faire tourner le business ! Si quelques espèces disparaissent, si notre environnement quotidien est dégradé, que l’on se réjouisse, on a quelques hauts lieux préservés où il faut payer soit le parking soit l’accès, on a les parc zoologiques où l’on pourra amener nos enfants les jours de congés….
Avec cette synthèse, on ne pourra pas dire que l’on ne savait pas…. Merci à l’expert qui a écrit cette synthèse, certes difficile à lire, mais ô combien importante compte tenu de la faiblesse qualitative des nombreux rapports officiels qui se suivent et se ressemblent, tous plus indigents les uns que les autres ! On prend les français pour des benêts, et on fait en sorte qu’ils le restent, afin de préserver encore quelques temps certains modèles économiques passéistes très impactant pour nos ressources hydriques et les espèces qui en dépendent….
A la lecture de ce rapport il est urgent de réformer la gouvernance de l’eau, de créer une structure indépendante en charge des données environnementales, chargée de produire des rapports qualitatifs dignes d’un pays comme la France, afin d’engager les politiques de réforme qui s’imposent ! Quel crédits accorder aux politiques de l’eau actuelles, et plus largement environnementales ou économiques, si les éléments de bases (données brutes, données traitées, rapports/synthèses) nécessaires à la prise de décision ne traduisent pas la réalité ? Autrement dit comment prononcer le bon diagnostic et proposer le bon traitement si la prise de température est mauvaise ?

Le 2011-03-10 11:36, sur La surveillance des contaminants chimiques et l’évaluation de l’état chimique DCE ne sont que des leurres
Cette synthèse est remarquable et permet de bien comprendre que finalement la DCE avec la liberté qu'elle accorde aux états membres de l'EU ne permettra pas d'atteindre les bons états chimiques de nos eaux souterraines et de surface, ni même d'atteindre le bon état écologique ni en 2015, ni en 2021 ou même en 2027.
L’eau qualifiée de patrimoine commun n’est pas traitée de façon patrimoniale et le plus grave, c’est que l’on ne se donne pas les moyens en France d’avoir de bons états des lieux et un bon suivi des pollutions des eaux de surface ou souterraines. Je suis sûr, comme avec un certain nombre d’ouvrages comme "Printemps silencieux" de Rachel Carson (1962) traitant de la contamination des pesticides et leurs impacts sur la biodiversité, ou "L’homme en voie de disparition de Théo Colborn" (1991) traitant des micropolluants à effets perturbateurs endocriniens, que malgré les alertes successives, les années se suivent et se ressemblent, les problèmes perdurent, les contaminations s’accroissent, la biodiversité est impactée, sans que l’on se donne réellement les moyens d’apprécier l’ampleur de cette contamination et son évolution. Et l’homme dans tout cela… (épidémie de cancers, nouvelles pathologies,… Il paraît que la dégradation de notre environnement, contaminations chimiques, n’a rien à voir). Business as usual… Quand on peut encore faire du fric sur un modèle économique qui s’essouffle, vaille que vaille et au diable nos ambitions environnementales, on affiche que l’on est vertueux sur la base du bidouillage des données publiques pour dire que tout va bien et que l’on fait des progrès.
Qui est aujourd’hui en capacité de comprendre les propos tenus par l’auteur dans cet article ou les autres sur ce site, certainement pas les politiques en place ! Les responsables : probablement "quelques grands corps malades ou élites" qui restent au grès des changements de gouvernements et qui font la pluie et le beau temps.
La crise de l’eau est réelle en France et j’espère que ce dossier fera date et permettra de sortir de l’ornière et impasse dans laquelle s’engouffre notre pays. J’espère que ce dossier permettra une prise de conscience et amorcera une réelle crise pour amorcer de réels changements. Bravo pour ce formidable travail !

Le 2012-04-12, à propos de En quête de qualité : on ne nous dit pas tout résumé par : "Insuffisance du nombre de substances de toxines recherchées dans l'eau, protocoles de mesure inadaptés, méthodes d'analyses des données impropres à décrire l'état réel des eaux superficielles et souterraines, mauvaise information des citoyens… le rapport 2011 du WWF lance un pavé dans la mare".

Note de Anne Spiteri : Cyrille m'avait précisé "C'est Serge qui parle, mais c'est moi qui ai rédigé relativement aux questions !". J'ai reproduit ci-dessous ce texte un peu difficile à déchiffrer.

"Comment les pouvoirs publics ont-ils réagi à votre rapport ?"
=> A ce jour, les pouvoirs publics ne se sont pas manifestés. Qui ne dit mot consent ! La démonstration est des plus pertinentes et sans appel ! Ce qui est surprenant, c'est également le peu de reprises par la presse traditionnelle.

"Qu'est-ce qui est le plus grave ?"
=> Il n'y a pas de hiérarchie à avoir ! C'est la méthode qui est mauvaise : elle coûte cher pour des données, au final, difficilement exploitables. Mais cela permet de gagner du temps sur la réalité de la situation et de maintenir des activités fortement impactantes sur la qualité de l'eau. Il y a de nombreuses substances qui agissent à des doses très faibles (perturbateurs endocriniens, comme le bisphénol A, les PCBs, certains pesticides comme l'atrazine ou ses métabolites, etc.). Pour ces molécules, ce n'est pas la dose qui fait le poison, mais le moment de l'exposition (à quel stade de la vie), tant sur les espèces animales (l'homme y compris) que, parfois, sur les espèces végétales. Mais, pour ces molécules, comme d'autres CMR (cancérogènes, mutagènes et reprotoxiques), il faut s'intéresser aux "effets cocktails". Ce qu'il faut rechercher, ce sont des valeurs d'effets physiologiques sur certaines voies métaboliques, par exemple la reproduction, le déterminisme du sexe, la croissance… Par ailleurs, définir pour chaque molécule une norme de qualité environnementale à ne pas dépasser n'a pas de sens, car ces molécules sont étudiées molécule à molécule en laboratoire, mais, dans le milieu naturel, on les retrouve rarement seules !

"Quid du droit à l'information des citoyens ?"
=> Le site d'Anne Spiteri avait cette vocation d'information indépendante. Grâce à l'outil cartographique qu'elle y a développé, chaque citoyen peut élaborer lui-même ses cartes avec les critères et les molécules de son choix. Il peut ainsi qualifier et évaluer lui-même les contaminations des eaux de surface, des nappes phréatiques et des sédiments de nos cours d'eau. Cet outil devrait être amélioré si quelques moyens pouvaient lui être attribués. C'est ce que nous demandons. L'idée de la création d'une structure indépendante pour gérer et exploiter les données environnementales comme l'eau devrait être possible (à l'image de la CRIIRAD pour la radioactivité). Aujourd'hui, les citoyens sont considérés comme benêts et incompétents ! Pour faire simple, moins ils en savent, mieux c'est !

"A quoi sert la police de l'eau ?"
=> On ne peut pas dire qu'il y ait une police de l'eau dotée de moyens importants ! Bien au contraire, les moyens dédiés aujourd'hui par rapport à dix ans (avant la loi sur l'eau de 2006), ou vingt ans (la loi sur l'eau de 1992), sont moindres. Le problème est beaucoup plus vaste que l'eau, c'est un problème de police de l'environnement, dotée de moyens. Constater, dresser des procès verbaux, c'est bien, mais le juridique/contentieux ne suit pas ! Il y a une carence en matière de compétence, notamment de magistrats ! Par ailleurs, lorsqu'une affaire de pollution est traitée, les pollueurs sont rarement inquiétés, tant pénalement que financièrement : il faudrait vraiment dissuader et, pour cela, il y a le volet pénal et le volet financier ! Le principe pollueur-payeur n'est qu'un principe ! Aujourd'hui, c'est le contraire qui se passe, le pollué paye. Pour la problématique de l'eau, le système ne dure que grâce aux citoyens, au travers de leurs factures d'eau ! C'est le citoyen qui alimente en majeure partie les budgets des agences de l'eau.

"Quelles actions comptez-vous mener lors du Forum mondial de l'eau ?"
=> L'intervention du WWF France portera sur les réponses à apporter aux enjeux du bassin méditerranéen. Le forum n'est qu'un forum ! C'est comme les conventions : Stockholm sur les polluants organiques persistants, Barcelone sur la protection de l'environnement marin et côtier de la Méditerranée… C'est un évènement majeur pour les acteurs de l'eau, car cela se passe en France (une vitrine pour les grands acteurs de l'eau), mais est-ce que les choses vont changer ? Pourtant, il s'agit du forum des solutions ! Faisons le point dans dix ou vingt ans pour évaluer concrètement l'atteinte des objectifs, si des objectifs sont fixés… On en reparlera… La question de bon sens est de savoir si ce que nous avons mis en œuvre jusqu'à présent reste pertinent, si le modèle est bon sur les trois volets du développement durable. Et d'évoquer la nécessité d'un nouveau paradigme pour l'eau et l'assainissement afin de ne pas transposer dans les pays du Sud ce qui paraît être une gabegie financière et environnementale dans le Nord !

Le 2012-06-07, à propos du communiqué de presse de l'UICN Un quart des crustacés d’eau douce menacés en France métropolitaine
Après on pourra toujours nous dire que la situation s'améliore !
En plus tout le monde s'en fout, ce ne sont que des crustacés (bestioles, qui ne se voient pas).

Le 2013-02-04 15:53, sur La surveillance des contaminants chimiques et l’évaluation de l’état chimique DCE ne sont que des leurres
Comme pour la question du bon état chimique des eaux, qu’il s’agisse des eaux souterraines et des eaux de surface, et la batterie d’indicateurs qui qualifie le soit disant bon état chimique (cf. la démonstration de Anne, sur ce site même) ; il y a tout lieu de penser que le bon état écologique qualifié par une batterie d’indicateurs (hydromorphologie, continuité écologique, indices d’abondance,…) ne soit un leurre au bon état patrimonial ; et que ces mêmes indicateurs ne servent finalement qu’à masquer une réalité bien plus sombre pour éviter les contentieux communautaires !
D’ailleurs avis aux amateurs d’une telle démonstration, je suis preneur !

Le 2013-02-06 16:59, sur Le thermomètre de l’environnement est toujours cassé
J’ai pris en charge le Pôle eaux douces de WWF-France dans le courant de l’été 2006. L’IFEN a rendu public juste à ce moment-là son bilan 2006 des pesticides dans l’eau, et j’ai été sollicité à ce sujet par le journal de 13h00 de France 2.
J’ai donc cherché à en savoir davantage et à contacter l’auteur du rapport.
Très vite je me suis rendu compte que sa méthodologie soulevait une polémique, et j’ai cherché à en savoir plus.
A l’époque, une critique très argumentée a été publiée par une lettre d’information spécialisée qui défend les intérêts de la profession agricole, ce qui m’a intrigué et j’ai donc continué à étudier ce dossier.
De fil en aiguille, j’ai appris que le ministère de l’Ecologie s’apprêtait à mettre l’IFEN étroitement sous tutelle, ce qui a été réalisé en 2008, à la faveur de la constitution de l’hyper-ministère de M. Borloo.
En fait le Syndicat national de l’environnement comme Mme Corinne Lepage ont tour à tour dénoncé une véritable " liquidation" de l’Institut français de l’environnement, qui a été fondu dans un nouvel organisme.
J’ai continué à suivre le dossier de l’eau durant le Grenelle de l’environnement, qui a été très décevant sur ce point.
Et j’ai appris à ce moment là que l’auteure du rapport 2006 de l’IFEN sur les pesticides dans les eaux avait été licenciée pour faute, pour avoir refusé de se plier aux directives de sa hiérarchie. Ce qui m’a alors alerté et incité à rentrer en contact avec elle (Anne Spiteri, auteur de ce site).
Comme il s’agit d’une question de gouvernance majeure et que la question de la qualité de l’eau figure au rang des premières préoccupations des Français, nous avons décidé de mener une enquête. Nous avons rencontré la chercheuse de l’IFEN qui avait été licenciée, et nous avons ensuite identifié plusieurs dysfonctionnements graves, que nous avons rendus publics en 2011.
Cette scientifique, qui est au chômage depuis son licenciement par le ministère de l’Ecologie, a créé le premier site internet grand public qui permet de prendre connaissance de l’état réel de l’eau.
Nous soutenons, comme les membres du Conseil Scientifique du WWF, cette démarche qui répond d’ailleurs à des obligations de transparence sur les données publiques environnementales que nous imposent des directives européennes.
Nous attendons que le gouvernement apporte des réponses précises à l’ensemble des dysfonctionnements que nous avons relevé, hier et aujourd’hui (Affaire ONEMA). D’autant plus que le public a droit aujourd’hui, compte tenu des engagements communautaires souscrits par la France, à une totale transparence sur les données publiques environnementales, et d’autant plus que la politique de l’eau qui est mise en œuvre est financée à environ 85% par sa facture d’eau !

Le 2013-02-13 16:25, sur Les grandes faillites de l’état sur l’eau et les milieux aquatiques
Cette gabegie politico-financière autour de la thématique de l'eau, et que l'on nous vend comme étant le modèle de référence qu'il faut déployer à l'international, ne tient aujourd'hui que par le biais de la facture d'eau des ménages... Qu'on se le dise.
85% des recettes des 6 agences de l'eau française, qui servent la politique de l'eau en France, est le fait des factures d'eau acquittées par les ménages. Ils sont pollueurs et usagers d’une ressource : ils payent et c’est normal, mais ils ne sont pas responsables de la situation à gérer aujourd’hui. Les taxes dont s’acquittent les consommateurs sont mentionnées sur ces factures qui alimentent à 85% le budget des agences de bassin, et qui servent la politique de l’eau dans une optique de gestion de "bon père de famille" : gestion patrimoniale de la ressource. Les agences sont là pour redistribuer ces fonds collectés, pour satisfaire à des objectifs : -de restaurer la qualité physico-chimique des nappes (qui servent entre autre et majoritairement par exemple un usage qui préoccupe ces mêmes consommateurs (eau potable)), et des cours d’eau, -de préserver la quantité de cette ressource patrimoniale, -de restaurer et préserver les milieux aquatiques, ….en faisant de l’incitation financière sur des investissements/programmes de dépollution, gestion quantitative de la ressource…
Ces citoyens consommateurs sont aujourd’hui les "dindons de la farce" ! Contributeurs majeurs à la politique de l’eau ils sont peu ou mal représentés dans les instances de gouvernance de cette politique de l’eau. Eu égard à leur poids respectif (contributeur majoritaire au niveau des recettes des agences de bassins), ils devraient être mieux représentés dans ces instances de gouvernance, pour être mieux défendus.
Le bilan de 50 ans de politique de l’eau en France est catastrophique. Si nous voulons adopter une politique de résultats, il faut changer les choses rapidement et en profondeur :
1) il y a la manière forte : on assèche le dispositif de financements,
2) ou alors et je privilégie cette seconde voie, il faut rééquilibrer les forces en présence. Il est grand temps de donner un coup de balai, en intégrant une gouvernance adaptée selon le principe par exemple d’une gouvernance à 5 ou 6 collèges équilibrés (du type Grenelle), à l’échelon le plus local, jusqu’au niveau supra. De façon plus cohérente (le débat est ouvert) et si il devait être intégré le poids respectif des contributeurs nets financiers aux ressources de cette politique, il faudrait 85% de citoyens consommateurs dans ces instances de décisions (CLE, SAGE, Agences de l’eau et CNE ) !

Le 2013-02-22 10:04, sur Anne Spiteri, webmaster du site Eau-Evolution
Laurent Roy : "Je ne sais pas si elles ne sont pas bonnes. Alors que la France est en contentieux communautaire sur certains dossiers, ça n’est pas le cas pour la DCE. Et la Commission européenne ne nous reproche rien concernant le rapportage, quand plusieurs pays sont en phase de précontentieux".
=> L’histoire n’est pas finie ! il y a tout lieu de s’inquiéter d’un contentieux futur sur le volet DCE, si Bruxelles demande à son tour une enquête, sur la qualité de l’information transmise, au regard : 1) de la qualité/pertinence des prélèvements pour les 41 substances prioritaires de l’état chimique (fréquence,…), 2) de la qualité des analyses, 3) de la qualité de la donnée, 4) de la qualité de l’exploitation de cette donnée (faire des moyennes de moyennes, sans écart type,…). Enfin, il ne faut pas oublier, qu’il ne faut pas s’attarder seulement sur le volet DCE. Il existe sur le marché plus de 100 000 substances chimiques, et le bon état chimique de nos masses d’eau au sens DCE ne concerne que 41 substances dites prioritaires aujourd’hui. Ainsi, on va qualifier un bon état sur 41 substances sans considérer les autres. La connaissance de l’état réel de la contamination (état patrimonial) est important et au-delà d’un objectif purement réglementaire. Comment avoir une bonne politique de l’eau sans cette connaissance non partisane ? L’exercice me semble certes difficile. Ce qui est gênant, c’est le prétexte de dépenser des millions d’euros, en acquisitions de données (vous voyez bien on fait des efforts !), sans être capable de définir un état patrimonial, il y a de quoi se poser des questions !

Laurent Roy : "La "photo" des masses d’eau –souterraines et supérieures- est partielle et partiellement floue. Partielle, car nous ne disposons pas de tous les "éléments" de connaissance. Partiellement floue, car les données ne sont pas assez précises ou pas suffisamment robustes".
=> Sans commentaire ! Il ya de quoi se poser des questions et nous voilà rassuré ! A qui va profiter cette situation ? Certainement pas aux milieux aquatiques, à la biodiversité, ni à l’homme qui est un des maillons.

Laurent Roy : "La DCE ne porte pas sur l’état sanitaire des masses d’eau, mais bien sur leur état environnemental. La recherche de la présence de résidus médicamenteux ne fait donc pas partie des missions du SIE. Cependant, des discussions sont en cours au plan européen pour élargir le spectre des substances dangereuses aux substances médicamenteuses".
=> Sauf erreur de ma part, c’est faux ! Pour chaque molécule chimique qui définit l’état chimique au sens DCE, il y a une norme de qualité environnementale (NQE), qui traduit la toxicité d’une molécule. Et quand bien même cette référence (concentration) serait arbitraire car décidée non pas seulement sur une toxicité réelle, mais sur un accord à caractère politique, afin de ne pas mettre la " barre trop haute" en matière d’ambition et ainsi disqualifier toutes les masses d’eau, il y a bien une entrée sanitaire.
Pour les substances médicamenteuses, il y a un débat/combat communautaire actuellement sur le choix des molécules à intégrer. Tous les pays ne sont pas d’accord, car les impacts économiques selon les différents pays seront pas les mêmes ! L’état sanitaire au sens médicament du terme, est bien loin des priorités débattues selon moi !

Le 2013-02-27 16:34, sur Pression sur les ressources en eau et les Micropolluants chimiques
Bon y'en a marre de ces mauvaises nouvelles !
Et pour toutes celle et ceux qui pensaient que la Loire, qualifiée de dernier fleuve sauvage d’Europe, était épargnée par la contamination chimique ; c’est loupé !
Que faut-il penser de l’approche DCE, et de "milieux classés en bon état écologique ou chimique", mais qui par le biais de facteurs de bioamplification/accumulation possèdent des espèces bourrées de contaminants chimiques classés pour certaines molécules de perturbateurs endocriniens ?
La présence des ces espèces n’est pas synonyme de bon état écologique, et leur degré de contamination n’indique pas que le milieu est contaminé. Le bon état chimique au sens DCE n’est fondé rappelons le que sur 41 substances dites prioritaires ! Ainsi, certains contaminants, comme les PCBs (présents dans les sédiments (source de contamination des chaînes trophiques pour plusieurs décennies), ou d’autre molécules (médicaments, hormones de synthèse…) ne qualifient pas le bon état chimique. Ils peuvent être présents en concentration plus ou moins importante, et le milieu peut être classé en bon état chimique au sens DCE !
Certaines espèces comme l’anguille sont presque dans l’incapacité de se reproduire, vu leur charge toxique, et déclarent cancers, nécroses et autres pathologies (imaginez les dans un tel état avant de parcourir leur périple en mer des Sargasses !).

Le 2013-12-11 11:06, sur Une publication IRSTEA de décembre 2012 massacre la description de la contamination par les pesticides
Les pesticides dans les eaux, un 2nd Tchernobyl à la française, après les PCBs !!!
Cette synthèse sur les pesticides dans les eaux que fait eau-evolution à l'occasion d'une publication de l'IRSTEA, pourrait donner lieu aux titres suivants : « Le pipeautage des données sur l’eau en France : a qui profite le crime !? » ou « Données sur l’eau : une quinzaine de millions d’analyses de pesticides sans aucun crédit !! », ou « Alerte sur les pesticides dans l’eau : un 2nd Tchernobyl à la française après les PCBs sur le Rhône !? ».

Cette publication de l’IRSTEA ne fait que confirmer ce que l’on savait déjà : la situation catastrophique de la contamination généralisée de nos eaux de surface, et la médiocrité de la qualité des données acquises cette dernière décennie et de l’exploitation qui en est faite pour qualifier la situation. Ce ne serait pas si grave, si une telle publication n’apportait, par une analyse et une exploitation vraiment critiquables, une caution scientifique aux données de la contamination chimique de l’eau par les pesticides. On peut vraiment parler d’affaire des données sur l’eau en France, ou de 2nd Tchernobyl à la française après la pollution du Rhône aux PCBs ! Pour arriver à un tel résultat sur le traitement des données sur l’eau et ainsi masquer la réalité de la situation, on peut se demander si ce type de publication sert à couvrir effectivement une situation calamiteuse, et si ce travail est inscrit dans les accords cadres passés entre l’IRSTEA et les structures de tutelles, (Ministères (MEDDE, MAP), ONEMA,…) impliquant des appuis financiers. On se poserait alors bien volontiers la question de connaître les montants financiers inscrits dans ces accords ?

La rigueur scientifique est un mot probablement inconnu dans cette publication de l'IRSTEA, au regard du travail fourni et argumenté de eau-evolution qui démontre par le menu et avec des exemples concrets fabriqués avec les données publiques sur les pesticides dans l’eau en France, que cette publication ne tient pas la route ! Spécialistes du traitement des données, voilà un métier intéressant, dans le contexte économique morose actuel : cela fait penser à Coluche et son fameux sketch sur la lessive OMO qui lave plus blanc que blanc ! Le traitement des données ou comment blanchir une situation catastrophique, par d’astucieux tours de passe-passe ! Cela s’appelle du blanchiment au service d’une politique, celle de l’eau qui nous conduit dans le mur et tout droit (ce n’est qu’une question de temps) vers le contentieux EU sur la DCE ! La France porteuse du dogme/de son modèle de l’Ecole Française de l’eau, n’est plus à cela près après le contentieux nitrates et celui sur la DERU !

Personne n’est capable aujourd’hui d’évaluer la contribution de ce cocktail chimique que constituent tous les polluants retrouvés dans l’eau dont les pesticides, à la perte de biodiversité inféodée aux milieux aquatiques. On sait que toutes ces molécules présentent à des concentrations (doses) infimes ont un effet chronique et probablement plus important que ne le laisse penser les approches d’éco-toxicologie classique (courbe dose/réponse linéaire dépendante de la concentration). Cette situation est d’autant plus préoccupante que les effets de ces molécules vont être amplifiés, notamment, pour les espèces à sang froid comme les poissons, les batraciens… La physiologie de ces espèces dépend des conditions de température ambiante jusqu’à un certain degré de conditions limitantes. Aussi dans un contexte de changements globaux, dont le changement climatique avec une augmentation de la température moyenne des cours d’eau et une amplitude des extrêmes accrue, les effets délétères des contaminants chimiques sur la biodiversité vont être accentués, à moins que ces polluants ne permettent à terme une dérive génétique et contribuent en quelque sorte à exercer une pression de sélection (en espérant que cette pression ne soit pas trop forte pour faire disparaitre les espèces !?).

À qui la faute ou à qui profite le crime ? :
- Certainement pas à l’usager domestique qui paye 85% de cette gabegie par le biais de sa facture d’eau !
- Nos politiques ?! Peut-être ! Encore faut-il qu’ils soient au courant. Ils ont peu ou pas de compétences dans ce domaine. La politique de l’eau et tout ce qui s’y rattache est complexe et affaire de spécialistes. Comme les hommes politiques (élus) changent à chaque élection, (qu’elle soit locale, départementale, régionale, ou nationale), il est difficile d’ancrer une volonté de changement structurel dans la durée à toutes les strates des prises de décisions. Par contre, si les hommes politiques changent « les grands corps restent ». Ces derniers aux manettes ad vitam æternam, font «avaler » n’importe quoi aux hommes politiques nouvellement installés! ». Le problème, c'est qu'aucun homme politique n’est en mesure de décrypter le travail considérable d’alerte réalisé par eau-evolution et ses démonstrations !
Aux fabricants, vendeurs et utilisateurs de pesticides qui vont dire « responsables mais pas coupables ! », je dirai : Comment se fait-il que ces formulations avec produits actifs se retrouvent dans les eaux ? Que je sache, ces produits toxiques déversés sciemment dans l’environnement, ne sont pas déversés pour se retrouver dans les eaux (surface ou nappe), il y a donc une vraie responsabilité. Par ailleurs les produits solubles dans l’eau et à la demi-vie importante ne devraient pas être épandus sur certains sols notamment perméables comme les sols karstiques, sédimentaires. De plus, non content de se retrouver dans nos eaux (patrimoine commun de la nation faut il le rappeler), ils sont épandus à faible distance des habitations sans aucune mesure de précautions, même quand ces mêmes habitations hébergent des femmes enceintes ou des enfants de moins de 3 ans. Ce point est particulièrement grave et inquiétant, quand on sait que les délais de retour sur parcelle après épandage, sont jusqu’à 48h pour les produits utilisables en France aujourd’hui ! Sur ce dernier point, dans nos campagnes, bons nombre d’élus responsables qui exercent la profession d’agriculteurs responsables ne sont pas inquiétés par de telles pratiques d’empoisonnement volontaire. Cependant certains se retrouvent parfois pris à leur propre piège, quand leur commune se voit interdire la distribution d’eau du robinet en raison de dépassements des seuils réglementaires autorisés pour les nitrates et pesticides. C’est le principe de l’arroseur arrosé ou effet boomerang, mais pas pollueur payeur. Car dans le cas de l’eau potable, c’est encore l’usager pollué une première fois par ce que certains qualifieront de troubles de voisinage (épandage de pesticides sur des zones riveraines de parcelle agricoles), qui va payer (double peine) pour la fermeture du captage, le raccordement du réseau d’eau potable à une unité de distribution de qualité conforme (parfois ayant un traitement d’eau pour les nitrates et pesticides) ! Tant que ce système est entretenu, les choses ne changeront pas dans les pratiques et les effets (pollutions des eaux).

La France donne l’impression de faire beaucoup (politique de moyens) alors que la DCE est une politique de résultats (il y en a qui n’ont pas encore tout compris !?).
Qui est capable aujourd’hui, à part quelques initiés, de porter un regard critique sur la qualité des protocoles de prélèvements (fréquences bidons,…), des analyses (seuils proposés LD ou LQ sans aucune fiabilité,…), in fine des données obtenues, et du traitement et des publications « scientifiques » qui en sont faites ?! Même les membres du Comité National de l’Eau et des Comités de bassin, à leur grande majorité en sont incapables ! Alors que penser d’un simple citoyen lambda !? On va lui faire « gober » n’importe quoi !!? « Dormez tranquille brave gens on s’occupe de tout et de vous, on vous rackette du fric par le biais de votre facture d’eau, qui doit servir en théorie à rétablir le bon état, mais comme vous êtes des benêts, qui ne comprennent rien et surtout qu’il ne faut pas informer ou former de peur que le système mis en place s’écroule, on continue et c’est une affaire qui marche ! »
La France engage beaucoup de moyens ! Mais que dire des 8 millions d’analyses/données, voire 15 millions d’après l’estimation d'eau-evolution, ces dernières années et des dizaines de millions d’euros dépensés ! On dit surtout que l’on a produit 8 ou 15 millions de données, comme cela on peut dire « Houaou ! », impressionnant les efforts réalisés ! On a comme cela un stock de mesures et d’analyses important. En fait c’est un leurre, on donne l’impression que l’on fait ce qu’il faut et donc que l’on attend des résultats (cf. la DCE)! Quand en plus ces données sont triturées pour montrer à Bruxelles et aux instances nationales (CNE, Comités de Bassin,…) que (après retrait des valeurs extrêmes qui indiquent probablement un pic de contamination, alors que les prélèvements (fréquences, représentativités spatiale,…) sont déjà hautement critiquables) la France fait de réels efforts techniques, humains et financiers pour obtenir des données et qu’il est compliqué de les traiter et de rapatrier les bases de données… (rendez-vous compte, 15 millions de données!), et qu’en plus on fait des efforts méthodologiques pour tenter d’exploiter au mieux ces données, alors qu’en fait il n’en est rien ! Mais qui est aujourd’hui capable de faire une démonstration comme celle de eau-evolution ? (5, 10 personnes en France ?). Qui est capable de remettre en question un travail « scientifique » comme cette publication de l’IRSTEA !? Qui ira vérifier la pertinence des données et des méthodes d'exploitation de ces données, et comment on édulcore la dégradation continue et alarmante de l’état de nos eaux au regard de cette contamination chimique invisible mais insidieuse que sont les pesticides ?

Si les prélèvements, les analyses et les données obtenues sont de médiocre qualité, à quoi bon continuer à dépenser des millions d’euros. À qui profite la contamination chimique ?
À qui profite cette inertie au changement d’approche, et les déversements toujours conséquents de polluants dans notre environnement ? Si le constat actuel appelle à une remise en cause des pratiques, cet appel au changement va de pair avec une mutation des équilibres économiques actuels. En théorie il ne faudrait pas attendre pour changer nos pratiques (citoyens, entreprises, et collectivités) car plus on attend, plus on continue de déverser ces tonnes de polluants toxiques dans l’environnement et nos enfants pourront nous remercier ! L’agriculture est souvent citée comme le point focal de la contamination chimique par les pesticides (il n'y a pas que les pesticides…) de nos eaux et comme activité à réformer urgemment quant à ses pratiques Si l’on s’intéresse aux impacts certains du modèle agricole dominant actuel, il faut comprendre pourquoi tant de résistance au changement : je pense qu’il faut s’intéresser aux équilibres économiques en place et notamment à notre balance commerciale (dans un contexte de déficit structurel, le secteur agricole et l’agroalimentaire contribuent aux exportations françaises), au secteur bancaire et des assurances, aux vendeurs de phytos et d’engrais (ce modèle enrichit ces activités). Soyons clair ce modèle agricole sous perfusion (aides PAC, dont l’intérêt est plus que discutable dans un contexte de prix des céréales favorables) est destructeur de biodiversité. S’intéresser aux impacts environnementaux de cette activité, et les réduire rapidement, c’est moins de business pour les vendeurs de machines agricoles, les banques, les assureurs, les producteurs et vendeurs d’engrais, de pesticides et de semences… Sur un autre registre, réduire d’autres polluants rejetés par les STEP (Stations d’Epuration), notamment certains micropolluants comme les médicaments (autres polluants non pris en compte dans la Directive ERU), c’est pousser au déploiement des nouvelles générations de STEP et faire la part belle aux grands groupes du traitement de l’eau (pourtant sur ce dossier particulier, un nouveau paradigme pour l’eau et l’assainissement cf. le propos d'Anne Spiteri sur ce sujet est plus que pertinent et permettrait l’émergence d’un nouveau modèle économique, pertinent, avec une réduction à la source des pollutions).
Les choses bougeront le jour où les usagers domestiques prendront conscience et connaissance du poids que pèse leur facture d’eau potable dans les recettes des agences de l’eau (80-85% en moyenne).

Ce travail et ce constat de eau-evolution appelle une demande de ma part :
-Le changement de paradigme de la contamination chimique : bannir les approches minimalistes molécule à molécule, pour les évaluations de la contamination, et pour les évaluations des effets de la contamination sur les espèces, les écosystèmes. Donner plus de moyens pour y travailler !
-L’octroi de moyens financiers pour traiter en toute indépendance et mettre à disposition des citoyens français une information indépendante sur l’état des eaux (surface, nappes et eaux potables) : ils le méritent d’autant plus que ces usagers domestiques sont contributeurs à 80-85% au budget des Agences de l’eau. Dédier quelques millions d’euros sur les recettes annuelles des agences serait légitime pour satisfaire cette ambition !
-Cette analyse de la publication de l’IRSTEA confère à Anne Spiteri webmaster d'eau-evolution le rôle de lanceuse d’alerte. Bruxelles devrait être informé des dérives constatées, en France sur les données sur l’eau : protocoles des prélèvements, analyses des labos, et traitement des données ! Il est clair que la France développe aujourd’hui une politique de moyens, alors que la DCE est une politique de résultats. Dans la mesure où la France ne met pas en place les programmes d’action nécessaires pour parvenir aux objectifs de la DCE, elle se contorsionne, gagne du temps pour préserver les modèles économiques mortifères pour l’eau et la biodiversité, et trouve l’artifice du traitement de données (le plus simple, car manipulable, pour montrer que l’on fait des efforts, que l’on prend le bon chemin…) : nul doute qu’à ce petit jeu, c’est reculer l’échéance pour mieux sauter !
-Pour la même raison que l’interdiction de l’atrazine en 2003 (retrait du marché, car pesticide le plus détecté dans nos eaux avec ses métabolites), il serait opportun de cesser la commercialisation du glyphosate et de toutes les formulations commerciales en comportant : Le glyphosate et l’AMPA (molécule de dégradation du glyphosate, mais pas seulement) sont les molécules « pesticides », les plus fréquemment retrouvés dans nos eaux en France !

Le 2014-02-13 10:40, sur WC sec, le plus efficace des gestes écolo
Merci pour votre article. Quand on parle des toilettes sèches, on est pris pour "des rigolos", des écolos marginaux, des décroissants… et que sais-je !
Pourtant ce sujet rattaché au sujet de l’eau potable et de l’assainissement est un sujet majeur pour de multiples raisons. Le modèle dominant Eau potable/Assainissement et les réseaux associés, que nous "subissons", qui nous est imposé (il est certes difficile de passer d’un modèle à un autre en très peu de temps) est une gabegie écologique, financière, politique.
Pour vous en convaincre : veuillez lire "le nouveau paradigme" de Anne Spiteri (lanceuse d’alerte au CV conséquent) sur l’eau potable et l’assainissement au lien suivant : Un nouveau paradigme.



Adieu Cyrille, nous ne t'oublierons pas,
Les poissons de la Conie qui n'ont plus assez d'eau, les salmonidés qui ont trop chaud dans la Garonne, les anguilles qui partent malades dans la lointaine mer des sargasses, les petits crustacés d'eau douce et autres bestioles dont tout le monde se fout parce qu'ils ne se voient pas, toute la biodiversité laminée de par le monde et moi-même,
à jamais reconnaissants.


Anne Spiteri

Article créé le 15 mars 2017

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