Voir l'état des eaux et son évolution - rivières et aquifères

À partir des données brutes mises à la disposition du public, des citoyens élaborent et partagent une information indépendante sur l'état de l'environnement

ACCUEIL
VOIR L'ETAT DES EAUX
COIN CALCUL
AGIR POUR L'EAU
LES SOUTIENS
Contact
Qualité générale
Micropolluants chimiques
Quantité
Vie aquatique
Les cartes interactives

Derrière les courbures de l’espace-temps (4) : l'espace-temps infinitésimal


N.B. : Le livre « DERRIÈRE LES COURBURES DE L'ESPACE-TEMPS » présente ma vision personnelle de l’univers, obtenue au travers d’une enquête débridée à la croisée de la vie et des deux infinis. Il propose une explication, certes imaginaire mais cohérente et possible, de l’origine de l’eau, des espèces vivantes et de l’univers lui-même. On y parle entre autres d’énergie, de vie, de chaîne alimentaire, de quanta d’espace-temps ou « bulles d’espace-temps », de gravitation quantique, d’énergie noire, de matière noire, d’antimatière, de trous noirs, de relativité générale, de bosons de Higgs, d’univers unifié, de fractales, de chaos, de théorie du tout et du Big Bang. L’extrait présenté ci-dessous correspond au chapitre « L'ESPACE-TEMPS INFINITÉSIMAL » de ce livre (© Anne Spiteri, 2020 - Edition 2020 mise à jour en 2021 - ISBN numérique 979-10-262-5242-9).
>>Chapitre précédent_______________>>Chapitre suivant_______________>>Le livre en entier avec le plan détaillé


« Elles me font en fait plus penser à des bulles de savon qu'à des perles, parce qu'elles éclatent très rapidement et qu'elles sont irisées de reflets majoritairement bleus, mais aussi jaunes ou rouges. Elles ne cessent aussi de fusionner entre elles ou de se diviser, chaque bulle en donnant deux nouvelles. En un mot, elles paraissent vivantes. » (Extrait du rêve)

Résumé de ce chapitre

Où l'on découvre qu'une bulle d'espace-temps réunit deux doubles flux d'énergie porteurs d'informations topologiques antinomiques ; que ces bulles éphémères peuvent fissionner en libérant des particules élémentaires virtuelles antinomiques et en créant un trou infinitésimal d'espace-temps ; qu'elles peuvent se multiplier, les bulles élémentaires à l'origine des particules de la force électromagnétique étant les seules bulles produites par l'énergie indifférenciée ; qu'elles peuvent fusionner en bulles composées à l'origine des particules des forces fortes et faibles ; que la gravitation est liée aux apparitions et disparitions incessantes des bulles, ce qui la différencie des trois autres forces ; et enfin que l'espace-temps infinitésimal est une réalité bouillonnante de bulles d'énergie pleines des propriétés fractales de l'univers.

La biologie moléculaire à la rescousse

Puisque les quanta de l'énergie indifférenciée sont éphémères, ces perles portent bien le nom de bulles suggéré par le rêve. Et puisque c'est dans leur enceinte infinitésimale que sont sans cesse forgés l'espace et le temps, je les appellerai « bulles d'espace-temps ». Ces bulles d'énergie sont de véritables réacteurs spatio-temporels capables d'assembler les brins de flux de l'énergie indifférenciée en un flux fermé. La bulle d'espace-temps est le quantum de l'énergie indifférenciée, son plus petit package d'énergie, d'espace, de temps et d'information, mais aussi sa manifestation la plus primitive. L'univers cache donc son trésor le plus précieux, la bulle d'énergie, dans les replis les plus minuscules de l'espace-temps. Puisque ces bulles sont à la base de l'univers, elles doivent forcément expliquer la diversité de son contenu ainsi que ses propriétés. Mais comment une petite bulle d'énergie de rien du tout pourrait-elle bien réaliser cet exploit ? En d'autres termes, comment la topologie dynamique d'un flux d'énergie qui se retourne sur lui-même peut-elle être le fondement fractal de l'univers ? Quelle structure interne la plus simple et la plus élémentaire possible pourrait-elle convenir ? Deux remarques permettent de dégrossir le problème. Primo, les particules élémentaires étant l'étage fractal le plus proche de ces bulles, toutes les symétries qui caractérisent ces particules prennent a priori leur origine dès ces premiers fondements invisibles de la matière que sont les bulles. Secundo, c'est pareil pour les fluctuations du vide quantique lors desquelles des paires de particules-antiparticules virtuelles surgissent sans cesse du vide avant de s'annihiler tout aussi rapidement. La bulle d'espace-temps lie donc des symétries complémentaires et opposées dans une structure binaire. Allons plus loin. Si l'univers entier a commencé et commence sans cesse par des bulles d'espace-temps, alors la topologie binaire de ces bulles est le fondement fractal en particulier de la vie. Or, pour ceux qui ont des rudiments de biologie moléculaire, les termes « fondement de la vie » et « topologie binaire » renvoient immédiatement à l'ADN. Le fait que toute la diversité de la vie émerge du seul arrangement de deux paires de bases nucléiques1 d'ADN est juste une fractale du fait que toute la diversité de l'univers émerge des seules caractéristiques d'une bulle d'espace-temps : l'ADN est le trésor le plus précieux de la nature vivante, au même titre que la bulle pour l'univers. Pour imaginer la façon dont cette bulle d'énergie pourrait engendrer la diversité de l'univers, je vais donc faire appel aux enseignements de la biologie moléculaire. L'ADN, qui contient toute l'information nécessaire à la fabrication d'un organisme vivant, se présente sous la forme de deux longs brins complémentaires et opposés appariés en double hélice. C'est la séquence c'est-à-dire l'ordre des quatre nucléotides qui se succèdent le long d'un brin d'ADN qui crée l'information génétique. L'ADN des eucaryotes contient aussi des blocs de séquences répétées non codantes dont on ne connaît pas encore toutes les fonctions : ceux qui sont dispersés comme des liens entre des blocs informationnels seraient impliqués dans la régulation, tandis que ceux qui sont situés au « centromère » ou aux extrémités des « chromatides »2 joueraient un rôle mécanique d'assemblage ou de stabilisation. Deux filaments d'ADN appariés, deux chromatides appariées et deux chromosomes appariés, c'est la solution trouvée par la nature pour stocker, reproduire et délivrer l'information ! La nature a aussi trouvé comment démultiplier l'information élémentaire portée par seulement quatre nucléotides : le code génétique fait correspondre chacun des 43 triplets ordonnés possibles de nucléotides à l'un des vingt-deux acides aminés existants3 ou à un signal de ponctuation. Les séquences d'ADN des petits packages d'information que sont les gènes codent pour les séquences d'acides aminés des polypeptides, petites chaînes ordonnées de moins d'une centaine d'acides aminés. Ces polypeptides se regroupent et s'arrangent ensuite dans l'espace pour former une protéine qui peut ainsi compter des milliers d'acides aminés. Le nombre de protéines possible est donc presque infini ! Entre l'amibe, le diplodocus et l'homme, ce n'est qu'une histoire d'ordre des quatre mêmes nucléotides puis des vingt-deux mêmes acides aminés ! Si la complexité et la diversité du vivant ne sont engendrées que par deux doublets d'information, la complexité et la diversité de l'univers entier pourraient bien elles aussi n'être engendrées que par quelques doublets d'information ! On a vu que lier l'information à une structure tridimensionnelle était une fractale commençant au moins à l'échelle des atomes : pour l'ADN comme pour les protéines et les orbitales atomiques, fonctions et propriétés sont déterminées par la topologie. On voit à présent que conserver l'information dans une structure binaire est une fractale commençant au moins avec les molécules d'ADN. On voit aussi que le fait qu'une structure tridimensionnelle résulte d'un enchaînement linéaire4 d'informations en nombre très limité est une fractale commençant au moins avec l'ADN et plus généralement toutes les molécules organiques dont le squelette est un enchaînement d'atomes de carbone liés entre eux par des liaisons covalentes5. Les sciences de la vie nous enseignent donc, en trois fractales essentielles, que la fonction et l'information globales résultent d'une structure tridimensionnelle résultant elle-même de la démultiplication linéaire de seulement quelques informations de base ultimement conservées de façon binaire ! Primo en effet, la vie conserve son trésor le plus précieux sous la forme de paires intriquées ; et elle réitère cette structure binaire de façon fractale, paires de brins d'ADN, puis de chromatides, puis de chromosomes. Secundo, la vie fonde son infinie diversité sur un alphabet de seulement quatre lettres appariables deux à deux ; et elle démultiplie cette information rudimentaire par un processus d'enchaînement linéaire ordonné qu'elle réitère de façon fractale, enchaînement de nucléotides puis d'acides aminés. Tertio, la vie est capable de transformer la linéarité en topologie de façon fractale, pour l'ADN, puis les polypeptides, puis les protéines ; ce qui lui permet de communiquer de façon à la fois linéaire et spatiale. Et il est probable que toutes les formes de vie que nous découvrirons un jour sur les exoplanètes respectent ces trois fractales.

Deux doubles flux antinomiques en une bulle

Les bulles d'espace-temps sont chargées de l'information, ce que fait la nature avec les paires de brins d'ADN, de chromatides et de chromosomes. Elles sont aussi chargées de conditionner l'énergie indifférenciée pour la délivrer paquet par paquet à l'ensemble de l'univers, ce que fait la nature avec respectivement la photosynthèse qui conditionne l'énergie solaire et la respiration qui la délivre sous la forme d'ATP. Or les molécules organiques essentielles de la photosynthèse et de la respiration que sont les chlorophylles, les cytochromes et l'hémoglobine sont étonnamment ressemblantes : ces pigments verts ou rouges contiennent tous la même structure géométrique aromatique de quatre unités de « pyrrole » C4H5N reliées entre elles ; et ils possèdent tous des liaisons conjuguées avec des électrons délocalisés et possibilité de communautés résonantes. Les propriétés énergétiques essentielles et ubiquistes de l'étrange structure géométrique du noyau à quatre unités de pyrrole ne peuvent être apparues que dans les profondeurs de l'univers avant de se manifester sur la terre : la délocalisation et la résonance sont certainement des fractales qui remontent à l'espace-temps. Puisque la bulle d'espace-temps est chargée à la fois de l'information et de l'alimentation énergétique de l'univers, elle est la fractale primordiale à la fois des chromosomes et des pigments énergétiques. Elle ne peut donc avoir qu'une structure à quatre flux deux à deux antinomiques6. Elle doit ressembler à une molécule d'hémoglobine qui assemble quatre unités de globines dont deux d'α-globine et deux de β-globine, ou à un chromosome qui assemble quatre brins d'ADN deux à deux antinomiques. Les trois fractales essentielles de la nature permettent alors d'esquisser la structure interne des bulles capable de supporter toute la diversité de l'univers. Primo, la bulle doit être globalement neutre et intriquer, enchevêtrer ou relier deux flux d'énergie antinomiques, chacun d'eux intriquant à son tour deux autres flux d'énergie antinomiques ; c'est cette structure doublement binaire qui lui permet de stocker et de délivrer son énergie, ainsi que de reproduire de façon conforme sa topologie dynamique. Secundo, l'information portée par le flux d'énergie fermé doublement binaire d'une bulle doit se limiter à un nombre limité de paires de caractéristiques de symétrie complémentaires et opposées ; cette information rudimentaire est ensuite démultipliée par un processus d'enchaînement linéaire ordonné et réitéré de façon fractale pour générer toute l'information de l'univers. Tertio, la correspondance entre la structure linéaire d'un flux d'énergie fermé et sa topologie doit jouer un rôle fondamental dans l'information et la communication de l'univers. On peut apporter encore quelques précisions. D'abord, en s'assemblant pour former le flux fermé d'une bulle, les brins de flux de l'énergie indifférenciée se tordent et adoptent certaines configurations topologiques qui n'étaient qu'esquissées lorsqu'ils étaient libres de vibrer de façon chaotique. Par le seul fait d'être confinée ou repliée dans un espace fini, l'énergie indifférenciée infinie fait apparaître de l'ordre sous la forme de ces motifs tridimensionnels dynamiques qui portent les informations de base de tout l'univers ; ces motifs ou « patterns » correspondent aussi à des paquets d'énergie. Tous les patterns dont la bulle a permis l'apparition vont ensuite pouvoir édifier, en s'enchaînant de façon fractale, un univers aussi varié que le nôtre. Ensuite, la bulle n'est pas n'importe quel flux fermé : c'est la réunion de deux flux fermés antinomiques réunissant chacun deux flux fermés antinomiques, soit la réunion de quatre flux fermés antinomiques deux à deux ; c'est une noix avec deux demi-coques et un cerneau en quatre lobes tous reliés ensembles. Cette structure quadripartite permet de neutraliser tous les patterns présents dans un seul des quatre flux sous la forme du volume a priori sphérique d'une bulle. Les deux couples « Tweedledum et Tweedledee »7 de flux fermés antinomiques réunis ou intriqués au sein d'une bulle ne sont en fait pas complètement fermés sur eux-mêmes : c'est le même flux d'énergie qui circule alternativement de l'un à l'autre de ces couples de jumeaux ou plutôt de siamois. L'antinomie et l'intrication se logent ainsi dans le fondement même de l'espace-temps. Une bulle neutre faite de deux doubles flux antinomiques intriqués en un seul flux, c'est à cela que ressemble la structure interne du quantum d'énergie qui supporte tout le contenu de l'univers ! Enfin, la bulle d'espace-temps permet de passer des brins de flux chaotiques de l'énergie indifférenciée à un quantum ordonné où l'énergie bat de façon rythmée dans un espace et un temps indissociables ; et la matière qui émergera de ces bulles ne fera que multiplier et combiner ces pulsations d'énergie. La bulle est un cœur infinitésimal qui bat partout dans l'univers : elle entretient une double circulation symétrique de son flux d'énergie comme un cœur dont la pulsation serait à la base de l'espace et du temps. Ce cœur est composé de deux demi-cœurs intriqués en un même flux d'énergie qui circule de l'un à l'autre, chaque demi-cœur étant lui-même double avec une oreillette et un ventricule. Dans notre bulle qui bat en faisant boum-boum comme un cœur, chaque boum correspond au passage du flux dans un des deux doubles flux. Mais si on pouvait l'entendre, cela ferait plutôt tic-tac, car cette bulle est l'horloge infinitésimale de l'univers.

La fission des bulles

Les deux doubles flux antinomiques d'une bulle se neutralisent en lui conférant une stabilité toute relative. Et heureusement, car sinon l'énergie indifférenciée ne pourrait pas se manifester au-delà de sa forme première, l'espace-temps. Un autre enseignement de la nature aurait aussi pu nous permettre de prévoir qu'une bulle, piégeant passagèrement de l'énergie, devait forcément mettre en jeu des couples antinomiques : chaque fois que de l'énergie est en jeu, électricité, magnétisme, chaleur, etc., il y a une tension entre deux pôles antagonistes, positif-négatif, pôle nord-pôle sud, chaud-froid, etc. Des flux antinomiques réunis ensemble dans une bulle, c'est donc une énergie structurellement éphémère. Ils sont contenus dans une relation si tumultueuse que la bulle ne demande qu'à éclater et à transmettre l'énergie qu'elle emprisonne. Cette énergie peut alors entrer dans le monde de la matière et s'y manifester sous toutes ses formes : c'est grâce au caractère éphémère des bulles que la matière est liée à l'espace-temps. Pour réaliser à quel point nous n'avons aucun support fiable dans l'espace, on peut s'amuser à estimer la durée moyenne de vie d'une bulle8 : on a constaté que le nombre de battements cardiaques par vie était à peu près le même pour chaque espèce, d'environ 3.109 ; en considérant la bulle comme une forme de vie, et en supposant qu'un battement de cœur c'est-à-dire un tour complet9 du flux prenne 2.10-43 s, une bulle qui mourrait de sa belle mort vivrait donc environ 10-33 s. Et ces petites poches d'énergie doivent être encore plus éphémères puisque ce sont les passeuses entre l'énergie indifférenciée et l'univers : tout ce qui existe veut récupérer l'énergie qu'elles contiennent. Mais comment délivrent-elles leur énergie ? De la même façon fractale que les glucides délivrent leur énergie aux cellules vivantes : en fissionnant. La fission de la molécule de glucose C6H12O6 en deux molécules de pyruvate C3H4O3 constitue en effet la première étape commune à la fermentation et à la respiration10. En éclatant, les bulles libèrent les embryons gélatineux qui se tortillaient en leur sein : la fission libère leurs paires de jumeaux antinomiques qui ne peuvent être que des paires de particules et d'antiparticules élémentaires. On peut supposer d'une part que ces particules sont virtuelles c'est-à-dire potentiellement réelles ; et d'autre part qu'elles sont éjectées localement des bulles à la vitesse de la lumière puisque c'est la vitesse intrinsèque du flux d'énergie avant sa rupture. Ces paires de particules-antiparticules virtuelles sont la forme sous laquelle chacune des bulles restitue le petit quanta d'énergie indifférenciée qu'elle avait soigneusement conditionné en espace-temps. À travers les bulles d'espace-temps, l'énergie indifférenciée engendre donc des opposés qui, en se liant et se déliant sans cesse, sont à la base des univers. Nous voilà arrivés au « Secret du Vieux » auquel Einstein avait fait allusion avec humour11. À notre époque, la pierre de rosette d'un modèle unitaire de l'univers ne consiste bien sûr plus à se demander si « le Vieux » joue ou non aux dés, mais avec quels dés il joue. Vous l'avez sûrement deviné, ces dés sont les bulles d'espace-temps qui éclatent de façon aléatoire ou stimulée en paires de particules virtuelles antinomiques. Le petit paquet d'énergie qui entre ainsi sur la scène de l'univers contient l'énergie et les fractales d'information à l'origine de la création et du maintien de la matière. Mais la fission est aussi à l'origine de la force la plus mystérieuse de l'univers. Car quand une bulle éclate et libère son énergie, elle disparaît en laissant un trou infinitésimal d'espace-temps ; et comme l'enquête le montrera plus tard, ces trous sont intimement liés à la gravitation. Au final, un paquet d'énergie est prélevé dans l'énergie indifférenciée sous la forme d'espace-temps, puis transmis à la matière sous la forme de particules virtuelles en laissant un trou d'espace-temps. L'espace et le temps sont donc complètement liés aussi bien dans leur apparition quand ils naissent sous la forme d'une bulle, que dans leur disparition quand la fission permet à ce quantum d'énergie d'accéder à un échelon de manifestation supérieur.

La fusion des bulles

Toutes les bulles éclatent en libérant des paires de particules-antiparticules virtuelles et sont donc faites de précurseurs de particules élémentaires, autrement dit de « particules en gestation » ou « préparticules ». Les quanta d'espace-temps peuvent ainsi être considérés comme de la « prématière ». Mais qu'en est-il des reflets majoritairement bleus, mais aussi jaunes ou rouges ? Ils suggèrent qu'il doit y avoir plusieurs sortes de bulles. Les photons et les électrons sont omniprésents dans l'univers. Son vide le plus répandu, le vide intersidéral, permet d'ailleurs aux ondes électromagnétiques de se déplacer à l'infini. Si les bulles qui peuplent ce vide ont un rapport privilégié avec les photons et les électrons, c'est parce qu'elles doivent non seulement délivrer leur énergie sous la forme d'électrons, positons12 et photons virtuels, mais aussi être les seules sortes de bulles capables d'empaqueter l'énergie indifférenciée. Je les appellerai donc « bulles élémentaires ». C'est au plus profond de l'univers, dans l'énergie indifférenciée, qu'a lieu la synthèse de ces flux fermés primitifs que sont les bulles élémentaires. Mais c'est juste au-dessus, dans l'espace-temps, qu'ont lieu leurs brassages et leurs combinaisons, avec l'apparition de « bulles composées ». Lorsqu'en effet les bulles élémentaires sont serrées les unes contre les autres, elles interagissent certainement avec elles-mêmes en s'interpénétrant et en fusionnant leurs flux d'énergie. Il faut imaginer ces bulles comme des tourbillons d'énergie qui, quand ils sont pressés les uns contre les autres, finissent par s'entraîner l'un l'autre pour n'en faire qu'un : des tourbillons élémentaires se combinent et s'accordent ensemble en formant des tourbillons plus complexes. Les bulles composées ainsi formées sont des quanta d'énergie par construction plus complexes, plus énergétiques et plus résistants ; si bien que seules les bulles élémentaires peuvent fusionner en bulles composées, ces dernières étant trop énergétiques pour fusionner à leur tour. Alors que la fission des bulles est la fractale primordiale de la fission nucléaire qui casse les noyaux atomiques, leur fusion est celle de la fusion nucléaire qui crée des noyaux plus lourds. De même que les atomes les plus lourds ne sont pas significativement plus grands, les bulles composées ne sont probablement pas significativement plus grandes que les bulles élémentaires ; et, comme dans une bulle élémentaire, les patterns d'une bulle composée s'enchaînent de façon linéaire pour former un même flux fermé. Une bulle composée reste un flux d'énergie globalement neutre qui circule en intriquant des préparticules virtuelles antinomiques dans un espace confiné, mais ces préparticules ne sont simplement plus des préélectrons, prépositons et préphotons : en éclatant, les bulles composées génèrent l'ensemble des autres particules élémentaires. En plus de se comporter comme un réacteur spatio-temporel capable d'assembler les brins de flux de l'énergie indifférenciée en un flux fermé, la bulle d'espace-temps se comporte donc aussi comme un réacteur chimique capable de synthétiser toutes les particules élémentaires. Les règles de fusion des flux d'énergie ne peuvent qu'être des règles de symétrie, un peu comme en chimie : le flux composé combine les patterns portés par chacun des flux de départ en respectant les compatibilités des symétries qu'ils affichent. Toutes les particules élémentaires virtuelles produites par les bulles composées sont ainsi liées par des nombres et des règles de symétries ; et elles portent la trace c'est-à-dire les patterns des particules élémentaires originelles que sont les photons, électrons et positons. De même que la fusion nucléaire au sein des étoiles permet l'apparition des diversité et connexité de la matière, la fusion des flux d'énergie au sein des bulles permet l'apparition des diversité et connexité de toutes les particules élémentaires. La vie a bien entendu utilisé la fusion de façon fractale puisque, selon la théorie de « l'endosymbiose héréditaire », c'est grâce à leur fusion avec des cellules élémentaires comme celles des procaryotes que seraient apparues les extraordinaires diversité et connexité des cellules eucaryotes. De plus, c'est le processus de fusion des noyaux cellulaires, au cœur de la reproduction sexuée13, qui permet l'apparition de chromosomes recombinés et favorise ainsi l'évolution des espèces vivantes. Les bulles élémentaires sont à l'origine des particules virtuelles de la force électromagnétique mais il existe deux autres forces non gravitationnelles dans l'univers. L'espace-temps est donc logiquement composé des trois familles de bulles associées à ces trois forces : les bulles des forces nucléaires faible et forte, aux reflets respectivement jaunes et rouges, sont issues par fusion des bulles de la force électromagnétique aux reflets bleus, les seules fabriquées directement à partir de l'énergie indifférenciée. C'est par la fission que chaque bulle libère ensuite les particules élémentaires virtuelles de la force qu'elle représente.

La multiplication des bulles

Les bulles élémentaires étant les seules bulles capables de conditionner l'énergie indifférenciée, il faut qu'elles soient produites de façon fiable. Dans la cellule vivante, c'est la structure binaire de l'ADN qui permet à l'information d'être reproduite de façon fiable lors de la « réplication ». La bulle élémentaire doit donc utiliser sa structure doublement binaire non seulement pour stocker et délivrer l'information et l'énergie, mais aussi pour reproduire à l'identique l'enchaînement de ses symétries et sa topologie dynamique. L'autoréplication de l'ADN est possible parce que les brins d'ADN n'aiment pas rester célibataires14. S'ils sont séparés, ils s'apparient dès que possible avec leurs jumeaux antinomiques. Au fur et à mesure donc que la double hélice d'ADN s'ouvre, chaque brin engendre un nouveau brin complémentaire avec lequel il s'apparie ; il se forme ainsi deux doubles hélices identiques à la double hélice mère. Ce besoin de parité vient de plus loin car déjà les électrons d'un atome n'aiment pas rester célibataires et s'apparient dès que possible en doublets électroniques15. C'est lui qui explique l'omniprésence des structures binaires dans la nature et qui permet entre autres la remarquable performance de la reproduction par division binaire, processus qui concerne pratiquement toutes les cellules vivantes : à un stade ou l'autre16 de la reproduction, une entité mère se divise en deux entités filles parfaitement identiques. Pour la double hélice d'ADN comme pour les doublets électroniques, le besoin de parité est juste une affaire de stabilisation énergétique qui vient du plus profond de l'univers. Car ce sont les bulles d'espace-temps qui ont inventé le processus fractal de stabilisation énergétique par la réunion de deux entités antinomiques : les Tweedledee ont besoin de leurs Tweedledum pour se quereller en toute stabilité17. Les bulles avec leurs deux doubles flux intriqués se multiplient donc par division binaire exactement comme les chromosomes avec leurs deux doubles hélices d'ADN. Certaines conditions que l'on verra plus tard déstabilisent les bulles élémentaires ; leurs deux doubles flux se comportent alors comme les deux doubles hélices d'ADN lors de la réplication : les quatre flux deux à deux antinomiques d'une bulle ne pouvant rester seuls, chacun d'eux désormais isolé engendre aussitôt un flux antinomique avec lequel il s'apparie pour retrouver sa stabilité. Autrement dit, de même que le brin isolé d'ADN sert de moule pour l'assemblage des nucléotides en un brin antinomique avec lequel il s'apparie, le flux isolé de la bulle sert de moule pour l'assemblage des brins de flux de l'énergie indifférenciée en un flux antinomique avec lequel il s'apparie. La bulle mère se divise alors en deux bulles filles identiques ; si bien que, comme les cellules vivantes, les bulles d'espace-temps sont toujours les mêmes en apparence mais jamais les mêmes en réalité. Au final, en plus de bâtir l'espace-temps et de fabriquer les trois familles de particules élémentaires, l'activité principale de ces minuscules bulles, quelle que soit la force qu'elles représentent, est d'apparaître par division binaire et de disparaître par fission. Voilà de quoi occuper à temps plein la quatrième force fondamentale. Comment ? On le verra plus tard. Mais cela fait d'ores et déjà de la gravitation une force de nature complètement différente des trois autres.





Notes (retourner à la page web précédente pour retrouver le corps du texte)

1 Les quatre bases Adénine, Thymine, Cytosine et Guanine s'apparient en doublets A-T et C-G. Chaque base s'associe à un sucre et à un groupement phosphate pour constituer un « nucléotide ».

2 Chaque double hélice d'ADN s'associe avec des protéines qui lui confèrent une forme de bâtonnet appelé chromatide. Le centromère est l'attache centrale des deux chromatides d'un chromosome.

3 Plusieurs triplets distincts peuvent coder pour un même acide aminé. Ces triplets ou « codons » se trouvent en réalité sur l'ARN messager, fidèle copie de l'ADN capable d'aller dans le cytoplasme grâce au remplacement de la thymine par l'uracile et au remplacement du sucre associé ribose par du désoxyribose.

4 Un enchaînement linéaire au sens large, c'est-à-dire pouvant comporter des branches, des ramifications et des cycles.

5 Le reste de leurs liaisons se fait essentiellement avec des atomes d'hydrogène, azote, oxygène, phosphore et soufre, atomes les plus représentés dans le vivant, après le carbone.

6 Dans cet ouvrage, le terme « antinomique » est employé au sens large de jumeau, complémentaire et/ou opposé, comme un brin d'ADN et son brin complémentaire ou une particule et son antiparticule. Ces antinomiques peuvent parfois être identiques, comme les deux chromatides du chromosome ou le photon et l'antiphoton.

7 Les jumeaux querelleurs, Bonnet blanc et Blanc bonnet, de « De l'autre côté du miroir » de Lewis Carroll.

8 C'est un calcul des plus loufoques, mais il aurait plu à mon père.

9 Environ deux allers-retours à la vitesse de la lumière sur la longueur de Planck.

10 La fermentation, apparue avant la respiration, casse le glucose en deux pyruvates en l'absence de dioxygène. Elle produit ainsi de l'ATP, mais en quantité environ 18 fois moindre que la respiration qui, grâce au dioxygène, poursuit la fission des molécules de pyruvate.

11 Cf. PRÉAMBULE.

12 Un positon ou positron est un antiélectron.

13 Les noyaux des gamètes, spermatozoïde et ovule, fusionnent en un seul noyau.

14 L'ARN messager est simple brin, donc célibataire, mais ce n'est pas de l'ADN et il est destiné à s'apparier avec les ARN de transfert.

15 Les doublets non liants correspondent à l'appariement de deux électrons célibataires d'un même atome, les doublets liants sont responsables des liaisons covalentes où chaque atome met en commun un électron célibataire.

16 C'est le mode de reproduction habituel chez les procaryotes. Ce processus est utilisé pour la mitose chez les eucaryotes.

17 Et là, je pense à mes parents… ou au couple Urgl et Engywook de « L'histoire sans fin » de Michael Ende.


Commentaires (fermés depuis mars 2014)


Site créé en décembre 2008. Merci de votre visite. Informations légales et politique éditoriale