N.B. : Le livre « DERRIÈRE LES COURBURES DE L'ESPACE-TEMPS » présente ma vision personnelle de l’univers, obtenue au travers d’une enquête débridée à la croisée de la vie et des deux infinis. Il propose une explication, certes imaginaire mais cohérente et possible, de l’origine de l’eau, des espèces vivantes et de l’univers lui-même. On y parle entre autres d’énergie, de vie, de chaîne alimentaire, de quanta d’espace-temps ou « bulles d’espace-temps », de gravitation quantique, d’énergie noire, de matière noire, d’antimatière, de trous noirs, de relativité générale, de bosons de Higgs, d’univers unifié, de fractales, de chaos, de théorie du tout et du Big Bang. L’extrait présenté ci-dessous correspond au chapitre « ÉPILOGUE » de ce livre (© Anne Spiteri, 2020 - Edition 2020 mise à jour en 2021 - ISBN numérique 979-10-262-5242-9).
La relativité générale se fonde sur l'existence d'un lien entre la matière et l'espace-temps et c'est génial, mais à quoi correspond-il ? Le hasard est inhérent à la physique quantique, mais y a-t-il des dés ? Les réponses m'ont été données par un rêve et par l'observation de la nature : les dés sont les quanta ou bulles d'énergie qui s’empilent de façon chaotique pour former l'espace-temps, et que la matière consomme, célébrant ainsi le lien intime entre le vide quantique et les courbures relativistes. Ce nouveau paradigme pour l'espace-temps et son lien avec la matière m'a permis de comprendre ce que l'on sait de l'univers en l'insérant dans une vision d'ensemble cohérente. Il m'a aussi permis de dérouler un modèle d'univers unitaire où tout est profondément lié et vide. Chacune des pièces du puzzle y a trouvé sa place, de l'antimatière, la matière noire, l'énergie noire, l'intrication quantique et les bosons de Higgs jusqu'à l'équation de la relativité générale. Bien entendu, tous les détails sur le processus de transfert de l’énergie de l’espace-temps à la matière et autres ne sont là qu’à titre d’exemple, pour donner une idée de ce que pourrait être un univers unitaire et unifié : la réalité est certainement plus complexe ! Cette fresque imaginaire est donc un avant-goût de celle que l'on brossera le jour où l'on saura. Que montre-t-elle ? L'espace-temps est un empilement chaotique plus ou moins dense de bulles d'énergie infinitésimales et éphémères. C'est dans une soupe primordiale, commune à tous les univers, de brins de flux d'énergie interdépendants, éphémères et indétectables qu'a sans cesse lieu la synthèse de ces quanta d'espace-temps et des préparticules élémentaires qu'ils contiennent. Les bulles d'espace-temps sont la clé qui unit la relativité générale avec la physique quantique ainsi que les trois forces fondamentales non gravitationnelles avec la gravitation. L'espace-temps des bulles d'énergie est le squelette énergétique de l'univers ainsi que le vide quantique dont les fluctuations sont le premier maillon de la chaîne alimentaire. Il se comporte comme un éther relativiste qui, via les nuages de particules élémentaires virtuelles qu'il produit, donne une masse inertielle et gravitationnelle à la matière et permet la propagation de la lumière. En se nourrissant de l'énergie de l'espace-temps, la matière le fait réellement disparaître. La gravitation résulte d'un dynamisme passif des trous infinitésimaux que la matière produit ainsi dans l'espace-temps, et la courbure relativiste de ce dernier n’est qu'une interprétation géométrique des flux de bulles qui s'en suivent. L'antimatière n'a disparue qu'en apparence et elle est même la clé du processus de transfert de l'énergie de l'espace-temps à la matière. Au final, cette fresque montre que l’espace-temps des bulles ou quanta d’énergie explique de façon fractale à la fois les propriétés de l’univers et l’univers lui-même. De plus, dans l’univers des univers, c’est la topologie de la première bulle d’espace-temps à l’origine d’un univers qui est sa formule unique et sa signature, à l’origine de ses lois physiques.
Ce rêve étrange m’a non seulement permis de donner un exemple d’univers unifié et unitaire, avec une fonction pour tous les phénomènes physiques connus, y compris l'énergie noire, l’antimatière ou l’intrication quantique ; mais il a aussi répondu de façon abrupte à mes questionnements existentiels. Toute l'information contenue dans l'univers découle de minuscules bulles d'énergie où l'espace et le temps sont indissociables. L’espace et le temps sont des configurations impermanentes du vide. Toutes les formes d'existence sont faites à l'image de ces quanta d'espace-temps. L'énergie indifférenciée, dont les brins de flux sont l'essence de l'espace et du temps, prend tous les visages sans en avoir aucun. Elle est l'alpha et l'oméga : tout, à commencer par l'espace-temps, n'est qu'énergie indifférenciée, en émerge, y retourne et ainsi de suite. L'espace-temps est une manifestation, une émanation, on pourrait même dire une condensation de l’énergie indifférenciée, cette cinquième dimension faite d’énergie. Nous sommes faits de brins de flux d'énergie, tantôt mis en forme, tantôt en mouvements chaotiques. Et nous sommes tous embarqués dans le vaisseau de la grande chaîne alimentaire qui commence avec l'espace-temps et culmine dans toutes les formes possibles que prend cette énergie. Ce vaisseau est commandé par le chaos. Alors que l'on pouvait encore s'accrocher aux géodésiques de l'espace-temps de la relativité générale, l'espace-temps des bulles d'énergie se dérobe plus que tout sous nos pas. On ne peut plus s'en remettre qu'à la capacité d'auto-organisation d'un vide chaotique grouillant de quanta d'énergie éphémères. D’ailleurs, si l'énergie indifférenciée qui sous-tend l'univers s'effondrait, ce dernier s’effondrerait au même instant car il émane et se maintient par la seule action de l'énergie indifférenciée dont il est fait ; à chaque instant et sans aucun changement macroscopique, chacun de nos atomes se renouvelle entièrement au niveau infinitésimal, à la source commune de tous les univers, l’énergie indifférenciée. On pourra explorer les confins des univers sans jamais trouver la moindre preuve même locale de l'existence du «
Vieux ». En effet, pour leur apparition, comme pour leur maintien et leur disparition, les univers et leurs êtres vivants n'ont pas besoin de Lui : l'énergie indifférenciée, au travers des bulles d'espace-temps qu’elle produit de façon naturelle, suffit. Mais pourquoi l'énergie indifférenciée plutôt que rien ? Si Dieu est le nom que l'on met sur le fondement unique, éternel bien que sans cesse changeant, vide, infini et insaisissable de tout, on peut légitimement prendre l'énergie indifférenciée pour Dieu. Ce Dieu-là n'a bien sûr rien à voir avec «
le Vieux » qu'Einstein évoquait avec humour, lui préférant explicitement «
l’ordre harmonieux » du «
Dieu de Spinoza ». D'ailleurs, qu'attendre d'un Dieu personnel qui aurait conçu la cruauté et la perversité de la chaîne alimentaire condamnant toutes les espèces vivantes non photosynthétiques à se manger les unes les autres ? Ou conçu l'effroyable succession des cataclysmes à l'origine de la terre, de la vie et des hommes ? Ou conçu enfin l'engloutissement final de la terre et de tous ses habitants dans le soleil devenu géante rouge ? Fondé sur le chaos, l’ordre, l’opposition/complémentarité et l’harmonie, le nouveau paradigme d’énergie indifférenciée inaccessible dont émanent l’espace-temps puis la matière avant d’y retourner - pour peu que l’on nomme « Dieu » ce continuum autoexistant de brins de flux d’énergie désordonnés et infiniment remuants qui sous-tend l’univers - s’apparente aux métaphysiques panenthéistes. Si cette énergie indifférenciée et vide ultime qui fonde et explique les univers n'a pas de visage, elle a cependant un goût : le goût de la vie ! Dieu est donc la vie
1. Et il n'y a rien d'autre que la vie. Quant aux particules de Dieu, les bulles d'espace-temps, elles n'ont pas de cervelle mais en tant que flux d'énergie fermés, elles sont la fractale primordiale de la conscience. Car la conscience commence avec la faculté de se retourner sur soi-même. Et chaque tour que boucle le flux d'énergie définit un quantum infinitésimal de conscience. Cette conscience qui, portée à son apogée ou plutôt à sa racine, nous rend libres non pas de nos chaînes mais dans nos chaînes
2. La conscience est donc espace-temps-énergie ; et au même titre que chaque créature de l'univers, je suis une intégrale singulière du chaos ! La conscience, Bouddha, Beethoven, les papillons, la beauté harmonieuse de la nature et la beauté cruelle de sa chaîne alimentaire, le nombre π, la formule E = mc
2 et tout l’univers sont des émanations de l’énergie indifférenciée via ses quanta d’espace-temps-énergie. Pour Carl Gustav Jung, le père de «
l'inconscient collectif », lorsqu'un contenu inconscient neutre passe le seuil de la conscience, il se dédouble en deux contenus jumeaux et opposés. C'est exactement ce qui se passe pour l'énergie indifférenciée qui prend forme dans les bulles d'espace-temps. Et puisque ces bulles sont des fractales de la conscience, l'énergie indifférenciée dont elles sont faites est de l’énergie à la fois physique et psychique. L'inconscient a été l'une des plus grandes découvertes du début du 20
ème siècle ; peut-être l’espace-temps des bulles et l'énergie indifférenciée seront-ils les plus grandes découvertes du 21
ème siècle ? Voilà, amis lecteurs, cette aventure s'achève ici ; et nul besoin de détacher vos cellules grises puisqu'elles n'ont jamais rien eu et n'auront jamais rien à quoi s'attacher !
Notes (retourner à la page web précédente pour retrouver le corps du texte)
1 « Après tout, qu’est Dieu ? C'est un éternel enfant qui joue éternellement dans un jardin éternel ! » (Sri Aurobindo).
2 « La délivrance se trouve dans le premier fonctionnement de la conscience » (Vimalakirti).