Voir l'état des eaux et son évolution - rivières et aquifères

À partir des données brutes mises à la disposition du public, des citoyens élaborent et partagent une information indépendante sur l'état de l'environnement

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Anne SPITERI, webmaster du site Eau-Evolution (eau-evolution.fr)


J'ai grandi essentiellement sur le continent africain (Tunisie, Mali et Sénégal) et cela a contribué à me sensibiliser très tôt à l'eau et à son rapport avec la vie sous toutes ses formes1. L'eau et la vie sont devenus le fil bleu de ma formation et de mon cursus professionnel.

J'ai choisi une formation généraliste : scientifique à l'École Polytechnique puis dans le domaine eaux-agriculture-forêts à l'Engref. J'ai complété cette formation généraliste en travaillant dans la recherche publique dans les domaines de la biologie (physiologie végétale et biologie moléculaire végétale) puis de l'eau (procédés d’épuration des eaux usées, écologie des milieux aquatiques d’eau douce, bioindicateurs et analyse des données appliquée à l'environnement - croisement des données sur les milieux et sur les espèces, désaisonnalisation des données).

J'ai ensuite tenté de valoriser mes acquis scientifiques et techniques dans le domaine de la protection publique de la ressource en eau, puis dans le domaine de l’information publique sur l’état des eaux (Cf. CV ci-dessous). Mais ces dernières expériences ont été pour moi extrêmement décevantes, révoltantes et consternantes : je n’ai pu ni valoriser mes compétences ni faire évoluer en quoi que ce soit des mentalités et des pratiques que j’ai trouvées tout à fait archaïques et décalées par rapport aux différents enjeux modernes.


Des années gâchées dans les placards de l'administration française. Ici, une note de service annonçant que j'étais soudainement "remplacée dans mes fonctions" ; ailleurs, un document "confidentiel" trouvé un jour sur mon bureau qui me signifiait une "faute professionnelle grave" pour "refus de réalisation d'un travail". Des années de chômage. Le tout pour des raisons absolument indignes et incompatibles avec l’intérêt général. Le devoir de réserve m’empêche d'en livrer les détails, mais je peux néanmoins dire qu'il s'agissait pour moi : dans le premier cas, alors que j'étais responsable d'une police de l'eau départementale, de protéger une rivière de l'assèchement dans le cadre d'un dossier d'installation classée (ICPE) ; et dans le second cas, alors que j'étais en charge de l'évaluation des pesticides dans les eaux, de fournir l'intégralité de l'information disponible sur la teneur en pesticides des nappes souterraines2. J'ai trop souffert de ce que j'ai vu et subi pour être capable de l'oublier un jour. Il y a un seul mot pour le résumer : la nausée !

J'ai largement expérimenté ce que je considère comme une véritable féodalité de la fonction publique, avec ses petits seigneurs costume-cravate tout-puissants et ses oubliettes pour ceux qui dérangent. Pour avoir simplement essayé de faire mon travail proprement, j'ai été traitée de "rebelle" ou de "passionnée" : deux défauts suprêmes dans un système qui m’a paru privilégier le sectarisme, le copinage, le carriérisme, l’obscurantisme, la flagornerie, la lâcheté et l’obéissance zélée, à la créativité, au travail en équipe, à l’ouverture d'esprit, à la compétence, au respect de l'expertise scientifique et surtout au sens du service public et de l'intérêt général.
Je ne m'attendais pas à entrer dans ce que je considère être une chienlit inacceptable lorsque j'ai choisi, à la sortie de l'X, d'entrer dans un grand corps de l'État.
J'en suis d'ailleurs arrivée à la conclusion que l’état de l’environnement était un très bon indicateur de l’état de l'administration, et vice-versa.

L’objectif de la vitrine citoyenne Eau-Evolution3 est de faire parler en toute indépendance les données sur l’eau, pour produire une information consistante sur l’état patrimonial réel des eaux, ou pour montrer qu’elles ne le permettent pas, ce qui est malheureusement souvent le cas.

Plusieurs directives européennes font obligation aux Etats de faciliter l’accès à ces données. J’apporte ma petite contribution à l’édifice : la "part du colibri"4 pour plus de pertinence et de transparence dans le domaine de l’information sur l'état des eaux.
Je propose aussi une réflexion participative autour d’un paradigme écologique pour l’eau potable et l’assainissement. Et j’aimerais pouvoir participer un jour à une expérience pilote sur ce sujet.

Les résultats, analyses et méthodes proposés peuvent intéresser les particuliers, les associations de protection de l'environnement, les industriels, les agriculteurs, les médecins, les enseignants, les étudiants, les scolaires, les journalistes, etc.

J’espère que les bases présentées dans cette vitrine (méthodes de recherche et de traitement des données, nombreux exemples de graphiques, index des substances chimiques, cartes de qualité des rivières interactives) permettront à chacun de consulter à l’avenir plus facilement les données brutes pour voir par lui-même les évolutions des données sur l’eau et de l’état des eaux, et d'estimer de façon motivée la pertinence des informations officielles sur l'état des eaux et ses tendances.


Notes (retourner à la page web précédente pour retrouver le corps du texte)

Note 1 :

Quelques exemples : là où j'habitais à Bamako dans les années soixante, l'eau du robinet était souvent coupée et elle avait fréquemment la couleur rouge de la latérite. Pour la boire, on la filtrait dans un filtre à bougie de porcelaine dont l'eau ne ressortait que très lentement, voire goutte à goutte ; il fallait nettoyer régulièrement la bougie avec une brosse à ongles pour la débarrasser des particules fines qui l'obstruaient. On pouvait aussi la faire bouillir et la laisser décanter. Il n'y avait bien entendu pas de bouteilles d'eaux minérales à acheter !
Une famille qui habitait à Mopti, au bord du Niger, et qui n'avait pas l’eau du robinet, utilisait le "système D" : tous les jours, il fallait remplir deux tonneaux (grands tonneaux en fer) avec de l’eau du fleuve et les faire rouler jusqu’à la maison. Ensuite, il fallait filtrer cette eau dans un troisième tonneau vertical rempli de couches alternées d’environ 20 cm de sable ou de charbon de bois en petits morceaux pas trop tassés. De temps en temps, bien entendu, il fallait changer le contenu de ce "tonneau filtrant". L’eau du Niger, une fois filtrée, servait pour tous les usages hors consommation. Pour obtenir de l’eau potable, il fallait une filtration supplémentaire avec un filtre à bougie de porcelaine ou la faire bouillir et décanter.
A Dakar, il y avait des bornes fontaines dans les quartiers défavorisés privés d’eau du robinet. On y voyait toujours des femmes et des enfants en train de faire la queue avec des calebasses, des bassines et des bidons de toutes sortes ; cela donnait lieu à des belles séances de palabres, mais souvent aussi à des crêpages de chignon mémorables…
Je me souviens d'avoir appris au lycée la culture des choux dans les marigots : une fois les trous d'eau largement remplis à la saison des pluies, les choux verts y étaient plantés en cercles horizontaux de plus en plus profonds, en suivant le niveau de l'eau qui baissait après la saison des pluies. C'était écologique mais on ne le savait pas.

Paysage de savane au Sénégal dans les années soixante-dix


Note 2 :

Les articles de la rubrique Les enfants d'Aarhus traitent tout particulièrement de ce sujet. Mes anciens collègues syndiqués de l'Ifen se sont d'ailleurs vaillamment, mais en vain, battus pour alerter l'opinion publique sur le sort de cet institut et de l'indépendance de l'information publique environnementale : "Les actions du personnel n’ont pu empêcher la réintégration de l’Ifen au sein de l’administration centrale. La mise en place de la fonction statistique dans un établissement public (habituellement dévolue aux administrations centrales), se justifiait par le caractère fortement interministériel de l’action environnementale et par la nécessité de l’indépendance de l’information. Cette indépendance est désormais battue en brèche. La section locale a dénoncé les manipulations des chiffres par l’administration au service d’intérêts politiques et demande une révision du statut de l’Ifen. Le changement de statut a considérablement affecté la capacité d’action de l’institut et sa possibilité de s’adjoindre des spécialistes des thématiques environnementales émergeantes. Ce changement a également mis en difficulté les fonctionnaires mis à disposition. La capacité d’innovation de l’institut est désormais très réduite". Le décret portant dissolution de l’Ifen a finalement été signé en novembre 2008. Le premier bébé du Grenelle de l'environnement ?
Une pensée aussi à tous les placardés acculés au départ, à la dépression ou à la révolte par des chefs placardeurs tout-puissants qui agissent en toute impunité et qui nuisent gravement à l'intérêt général et en particulier à la santé de l'environnement. Honte aux administrations qui ferment sciemment les yeux devant de telles pratiques ! À quand une commission d'enquête parlementaire avec à la clé des sanctions rétroactives pour les placardeurs et des réhabilitations-indemnisations pour les placardés ?
Sur le plan juridique, il me semble que les secret professionnel et devoir de réserve des personnels œuvrant à la protection ou à l'information publiques sur l'environnement sont tout à fait contradictoires avec la charte de l'environnement.

Note 3 :

Voir aussi Les soutiens : WWF-France.
Ce site a été créé en décembre 2008, avec une pensée pour le jeune géographe de l'Ifen, Arnaud Roussel, qui s'est apparemment suicidé sous un train en se rendant au travail un matin de février 2008. Arnaud était un collègue dont j'appréciais la conscience professionnelle, l'honnêteté intellectuelle et la sensibilité. Quelles que furent les raisons exactes personnelles et/ou professionnelles je crois inconnues de son geste, je sais qu'il avait souffert de l'ambiance et des pratiques détestables qui régnaient dans cet organisme dont j'avais d'ailleurs été exclue après placard neuf mois auparavant.

Note 4 :

La "part du colibri" est une légende amérindienne racontée par Pierre Rabhi : "Un jour, il y eut un immense incendie de forêt. Tous les animaux terrifiés et atterrés observent, impuissants, le désastre. Seul le petit colibri s'active, allant chercher quelques gouttes d'eau dans son bec pour les jeter sur le feu. Au bout d'un moment, le tatou, agacé par ses agissements dérisoires, lui dit : - Colibri ! Tu n'es pas fou ? Tu crois que c'est avec ces gouttes d'eau que tu vas éteindre le feu ? - Je le sais, répond le colibri, mais je fais ma part".


CV SYNTHÉTIQUE ANNE SPITERI

FORMATION/DIPLOMES

Autorisation d'inscription au doctorat Sciences de la Vie option Biologie-Santé (dispense de DEA accordée par le Conseil Scientifique du 3/12/1986), Université Bordeaux II 1987
Ecole nationale du génie rural des eaux et des forêts, Paris 1977-1979
Ecole polytechnique, Paris 1974-1977
Mathématiques Spéciales M', Bordeaux 1973-1974
Mathématiques Supérieures, Bordeaux 1972-1973
Cycles primaire et secondaire essentiellement à Bamako et Dakar

PARCOURS PROFESSIONNEL

2008 à 2011 – Réalisation d'études techniques (autoentreprise) pour le responsable du Pôle Eaux Douces du WWF-France
2008 – Créatrice et webmaster du site citoyen Eau-Evolution proposant une information indépendante sur l'état réel des eaux et des données sur l'eau ainsi qu'un paradigme écologique pour l'eau potable et l'assainissement
2004 à 2007 - Chargée de mission eau et milieux aquatiques, Ifen (Institut français de l’environnement) Orléans
2001 à 2004 - Responsable police de l’eau, Ddaf (Direction départementale de l’agriculture et de la forêt) Bordeaux
1989 à 1996 - Ingénieur études/recherche, division qualité des eaux Cemagref (Centre d’étude et d’expérimentation du machinisme agricole, du génie rural, des eaux et des forêts) Gazinet-Cestas
1983 à 1989 - Ingénieur études/recherche, station de physiologie végétale Inra (Institut national de la recherche agronomique) Villenave d'Ornon
1982 à 1983 - Chargée de mission Instrumentation scientifique, Inra Jouy-en-Josas
1981 à 1982 - Chef du service Aménagement foncier et hydraulique agricole, Ddaf Tulle
1980 à 1981 - Ingénieur études/recherche, division machinisme agricole Cneema (Centre national d'étude et d'expérimentation du machinisme agricole) Antony

PRINCIPALES PUBLICATIONS SCIENTIFIQUES ET TECHNIQUES (nom marital LENOIR sur une partie des publications)

SPITERI A., 2011
L'eau, toujours source de vie ? L'état réel des eaux et des données sur l'eau.
Un document indépendant réalisé avec le soutien du WWF-France sur l'état réel des milieux aquatiques continentaux (eaux et sédiments des rivières, eaux souterraines) et sur la problématique de la surveillance et de l'évaluation de l'état des eaux considérées avant tout ici comme espace et source de vie.

SPITERI A., 2006
L’eau, chapitre de l’ouvrage collectif quadriennal : L’environnement en France – Edition 2006.
(Auteur du chapitre : A. SPITERI - Coordination de l’ouvrage : Ifen)
Les synthèses de l’Ifen, Octobre 2006, p. 193-234

SPITERI A., 2006
Les pesticides dans les eaux – Données 2003 et 2004.
Les dossiers de l’Ifen, n°5, août 2006, 40 pages.

LENOIR A., COSTE M., 2000
Guide méthodologique pour la mise en œuvre de l’Indice Biologique Diatomique NF T 90-354 (avec logiciel TAX’IBD).
(Coordination de l’étude : Agence de l’Eau Artois-Picardie et Cemagref de Bordeaux, volet mathématique : A. LENOIR, atlas des diatomées : M. COSTE)
Groupement Inter-agences de l’Eau, CEMAGREF Division Qualité des Eaux de BORDEAUX
Ministère de l’Aménagement du Territoire et de l’Environnement, Direction de l’Eau, Mars 2000, 133 pages

LENOIR A., COSTE M., 1996
Development of a practical diatom index of overall water quality applicable to the French National Water Board Network.
Proceedings of an International Symposium held at the Volksbildungsheim Grilhof, Vill near Innsbruck, Innsbruck, AUT, 17-19 septembre 1995. Universität Innsbruck, Innsbruck, AUT. in : Use of algae for monitoring rivers II, WHITTON B.A., ROTT E., p. 29-43

LENOIR A., COSTE M., 1995
Un nouvel indice diatomique pratique pour le suivi de la qualité biologique des stations du Réseau National de Bassin fondé sur l’application de la méthode des profils écologiques.
14ième Colloque de l’ADLAF, Le Paraclet 80 440 Boves, Conseil Supérieur de la Pêche, p. 29-30

RACAULT Y., SPITERI A. , 1995
Evolution des charges polluantes de deux caves vinicoles du Sud-ouest de la France sur un cycle annuel.
Revue Française d'Œnologie, n°·152, p. 16-18

LENOIR A, COSTE M. 1995
Mise au point d’un indice diatomique pratique applicable au Réseau National de Bassin français.
Etude CEMAGREF, INTERAGENCE DE L’EAU, tome 1, 110 pages, tome 2, 87 pages

COSTE M., LENOIR A., HUET F., 1995
Evaluation de la qualité des eaux de 71 stations du bassin Adour-Garonne à l’aide des communautés de diatomées benthiques.
Etude CEMAGREF, AGENCE DE L’EAU ADOUR-GARONNE, 149 pages

LENOIR A., COSTE M., 1994
Estimation de la qualité des eaux du bassin Rhin-Meuse à l’aide des communautés de diatomées benthiques.
Etude CEMAGREF, AGENCE DE L’EAU RHIN-MEUSE, 183 pages

REBILLARD J.P., LENOIR A., BEUFFE H., 1994
Les végétaux aquatiques et le transfert des nutriments dans le fleuve Charente : microphytes et compétition bactérienne.
Symposium relations continent zones côtières, La Rochelle, 13-15 septembre 1994, p. 1-16

RACAULT Y., LENOIR A., 1994
Evolution in the pollution load over an annual period in two cellars in the South-West of France.
Congrès international sur le traitement des effluents vinicoles, Narbonne, 20-22 juin 1994

LENOIR A., 1993
Etat de l’assainissement des petites collectivités du bassin Adour-Garonne.
Etude CEMAGREF, ARSATESE, AGENCE DE L’EAU ADOUR-GARONNE
Tome 1, 78 pages, tome 2, 88 pages

SPITERI A., 1989
L’impact des étangs en Limousin.
Etude CEMAGREF, AGENCE DE BASSIN LOIRE-BRETAGNE, CSP AUVERGNE-LIMOUSIN, SRAE LIMOUSIN
Seconde campagne de mesures (dont température de l'eau en amont, en aval et à l'intérieur de trois étangs creusois)

RAYMOND P., SPITERI A., DIEUAIDE M., GERHARDT B., PRADET A., 1992
Peroxysomal beta-oxydation of fatty acids and citrate formation by a particulate fraction from early germinating sunflower seeds.
Plant Physiology and Biochemistry vol. 30 n°2, p. 153-161

RICARD B., RIVOAL J., SPITERI A., PRADET A., 1991
Anaerobic stress induces the transcription and translation of sucrose synthase in rice.
Plant Physiology vol. 95, p. 669-674

ATTUCI S., CARDE J.P., RAYMOND P., SAINT-GES V., SPITERI A., and PRADET A., 1991
Oxidative phosphorylation by mitochondria extracted from dry sunflower seed.
Plant Physiol vol. 95, p. 390-398

SPITERI A., VIRATELLE O., RAYMOND P., RANCILLAC M., LABOUESSE J., PRADET A., 1989
Artefactual origins of cyclic AMP in higher plant tissues.
Plant. Physiol.vol. 91, p. 624-628

SPITERI A., 1980
Détection de la présence de cuivre et de zinc dans les séquences répétées de l'ADN d’explants de tabac au moment de la différentiation florale (détection de métaux à l'état de traces par voltamétrie avec redissolution anodique à partir de l'ADN satellite, extrait par ultracentrifugation, d'explants d’épiderme de tabac cultivés et programmés in vitro pour la différentiation florale au Laboratoire du Phytotron de Gif-sur-Yvette).
Rapport de stage d'initiation à la biologie moléculaire au Laboratoire de biologie moléculaire végétale de l'Université de Paris-Sud Orsay.


Commentaires (fermés depuis mars 2014)

Cobol, le 2011-07-24 22:41:11

Bravo pour le site. Tout le monde se réjouira de voir là la pleine application des principes d'Aarhus ! On espère la même chose pour la faune, la flore, les sols, etc... en se référant à ce site qui ouvre la voie ...

Webmaster, le 2011-09-11 09:51:18

Le site a été ouvert au public le 22 juillet 2011.
Marc Laimé (http://www.eauxglacees.com/) a publié à cette occasion trois articles bien documentés et glaçants :
"Qualité de l’eau (1) : un mensonge d’état ?" (http://www.eauxglacees.com/)
"Qualité de l'eau (2) : le témoignage choc d’Anne Spiteri" (http://www.eauxglacees.com/Qualite-de-l-eau-2-le-temoignage)
"Qualité de l’eau (3) : Nage en eaux troubles" (http://www.eauxglacees.com/Qualite-de-l-eau-3-Nage-en-eaux)

Agoravox a présenté une courte synthèse intéressante de l'ensemble en vue de la campagne 2012 :
"L’état réel des eaux : un dossier et un site citoyen accablants" (http://www.agoravox.fr/actualites/environnement/article/l-etat-reel-des-eaux-un-dossier-et-98374)

Je les remercie vivement.

Lucien, le 2011-10-19 16:20:14

A webmaster : Je suis tombé par hasard sur votre site suite à l'appel du WWF du 14 octobre dernier pour la création d’un Observatoire indépendant de la qualité de l’eau. Vous dénoncez preuves à l'appui de vrais dysfonctionnements sur l'eau, sur l'information et sur le fonctionnement des administrations ! Bravo de poser clairement et de traiter la vraie question de l'évaluation de l'état de l'environnement, car tout le reste repose dessus. Je ne suis pas étonné de la faible mobilisation citoyenne autour de cet appel. Hélas, on a l'habitude sur ces questions. Par contre, je m'étonne qu'aucune association de défense de l'environnement ne se mobilise sur ce sujet fondamental, je pense notamment à FNE, Greenpeace, fondation Hulot,… et aussi aux mouvements politiques, EELV, Cap21, … Comment interpréter leur mutisme à ce sujet, ainsi que celui des scientifiques, personne pour manifester ?

Baba Coconut, le 2011-10-19 22:01:42

Félicitations pour ce beau travail qui remet en cause, à juste titre, l'évaluation actuelle de l'état chimique. Le même travail sur l'évaluation de l'état écologique révélerait également de belles aberrations (surévaluation des notes attribuées par les indices biologiques par exemple). A ce rythme, la France n'aura aucun mal à rapporter à l'Europe de bons résultats. C'est là tout l'art de manipuler les données et le peuple. Merci à WWF d'avoir une nouvelle fois remis les pendules à l'heure!

cedepa, le 2012-01-10 06:22:11

Bonjour, Félicitations. L’eau claire et limpide chargée de polluants, c’est à la portée de n’importe qui de le déplorer. C’est ce que nous faisons intuitivement au CEDEPA http://cedepa.wordpress.com/2011/11/26/la-continuite-ecologique-et-la-qualite-de-leau/. Mais cela ne suffit pas. Votre analyse est évidemment bien plus crédible. Nous avons enfin accès à une approche scientifique que « curieusement » nous ne trouvions pas dans les sites des Agences de l’Eau… merci
Cordialement
Ph.Benoist

fowdi, le 2012-08-31 00:36:49

suis ravie de vous lire. L'état de l'eau est préoccupant et je félicite votre courage. Se taire serait coupable et complice... Merci madame

Webmaster, le 2013-01-03 09:11:06

Mes vœux pour 2013 : une humanité moins inconsciente ! Avec cette image qui illustre bien la situation actuelle : www.terresacree.org/images/archedenoe.jpg

Webmaster, le 2013-02-03 08:32:34

On dirait que quelques vagues remuent enfin la surface du grand marécage nauséabond du monde de l'eau. Cf. "Scandale à l’Onema (9) : l’enquête du monde" (http://www.eauxglacees.com/Scandale-a-l-ONEMA-9-l-enquete-du) et "La politique de l'eau dans la tempête" (http://www.lemonde.fr/planete/article/2013/02/02/la-politique-de-l-eau-dans-la-tempete_1826214_3244.html). Quelques extraits :

"Le ménage a été fait discrètement. Mais cela ne devrait pas suffire à étouffer le scandale qui frappe l'Office national de l'eau et des milieux aquatiques (Onema), un établissement public sous la tutelle du ministère de l'écologie, bras armé de la politique publique de l'eau en France. L'agence en gère les données statistiques, cruciales pour juger de la qualité de notre ressource hydrique."

"Les accusations portées et signées par Jean-Luc Ciulkiewicz, secrétaire général du SNE-FSU, sont lourdes : "Le SNE-FSU a été alerté par des agents de l'Onema de l'existence de graves irrégularités dans le fonctionnement de cet établissement public, constitutives d'infractions pénales. Ces agents ont remis des documents établissant de manière précise des fraudes dans la passation et l'exécution des marchés publics, notamment des fausses facturations, conflits d'intérêts, délits de favoritisme, sous-traitances non déclarées, faux et usages de faux." "En outre, écrit M. Ciulkiewicz, des agents nous ont alertés de l'urgence de la situation en raison de la disparition de pièces de procédure de marchés publics demandées par la Cour des comptes dans le cadre du contrôle qu'elle exerce au sein de l'établissement.""

"Les signataires alertent sur les pressions – "pratiques managériales brutales", "climat de terreur" – dont le personnel fait l'objet : "Il est demandé aux agents, de plus en plus fréquemment, de faire des actes ou des contrats illégaux. (...) Ils sont perdus et ne savent plus comment réagir.""

"Comment expliquer tous ces dysfonctionnements ? Au-delà des responsabilités individuelles de tel ou tel acteur, que la justice pointera peut-être, l'affaire de l'Onema traduit, pour reprendre les termes d'un haut fonctionnaire, "un bordel incroyable" au sein de l'Etat. "Ce qui frappe, réagit Delphine Batho, c'est le caractère récurrent des dérives constatées, cette situation incroyable qui a perduré.""

"La police de l’eau soumise à des pressions phénoménales"

""Des pressions ?" Cette chef de service éclate de rire. "Des pressions phénoménales oui ! Parfois, rapporte-t-elle, on nous demande de nous contenter d'une mise en garde plutôt que de verbaliser une entreprise polluante parce qu'il y a 400 emplois à la clé. Une autre fois, on nous interdit de contrôler les zones de lavage des engins agricoles des viticulteurs sous un prétexte fallacieux...""

"Dans le sud de la France, un autre chef de service estime que la loi sur l'eau n'est simplement pas appliquée dans son département, soumis à une pression touristique extrême. "L'administration ne veut pas de vagues, elle a fait le choix d'imposer le moins de contraintes possibles. Parfois, elle peut se contenter d'une simple note manuscrite de la part d'une entreprise au lieu d'exiger une demande d'autorisation réglementaire de cinquante pages. Elle "oublie", aussi, de nous transmettre certains dossiers. Nous avons ainsi découvert dans la presse un projet de centre commercial qui va conduire à bétonner les rives d'un petit cours d'eau...""

"Les agents de terrain regrettent aussi l'importance prise par le "rapportage" des données sur les milieux aquatiques. "On attend de nous qu'on passe notre temps à remplir des tableaux d'indicateurs, se plaint un délégué syndical. Jusqu'à présent, notre plus-value tenait à notre connaissance fine du terrain : des crues ici, un petit rejet que certains voudraient cacher sous le tapis là-bas... Beaucoup de collègues ont choisi ce métier par passion de la nature. Aujourd'hui, ils ne s'y retrouvent plus.""

Je confirme "les pressions phénoménales" puisqu'en tant que responsable d'une police de l'eau départementale, je me suis retrouvée au placard en l'espace de seulement huit mois.

Webmaster, le 2013-02-05 18:54:41

Je cite ici quelques commentaires que l'on pourra voir en intégralité à la suite de l'article "La politique de l'eau dans la tempête" (http://www.lemonde.fr/planete/reactions/2013/02/02/la-politique-de-l-eau-dans-la-tempete_1826214_3244.html) :

"Agence de l'Eau, Agence de la Santé, Agence de ..., agence de ... etc... Toutes ces agences sont là pour faire écran entre le gouvernement responsable et les citoyens. Ces derniers ne sont informés de rien, et ceux qui décident ne rendent compte de rien. Après on s'étonne des désastres qui tombent régulièrement, et que l'on essaye d'étouffer en manipulant les media !" (Francis-Etienne Lefevre)

"La politique de l'eau en France met trop l'accent sur la dépollution (source de revenus pour de grands groupes industriels) plutôt que sur la prévention. La tarification de l'eau est à revoir. Elle favorise trop les agriculteurs au détriment des particuliers, et de façon scandaleuse quand la production agricole est exportée et a été produite par le financement des particuliers ! Le nombre de stations de mesure de surface de la qualité des eaux est enfin notoirement insuffisant." (Christian Charles)

"Ce que je retiens dans cette histoire c'est que, gauche comme droite, l'urgence c'est de mettre à l'abri les petits camarades. Ils ont failli, et probablement fauté ; ce sont les salariés et non la tutelle qui alertent ; mais les responsables vont aller... sévir ailleurs, sûrs de leur impunité. Gauche caviar et droite bling-bling : même milieu et mêmes pratiques ! Voila comment on déconsidère la politique." (Daffodil Hier)

"C'est la partie visible de l'iceberg ! L'iceberg ce sont les comités de bassins, un gouffre financier, le contraire de ce qui est annoncé "des parlements de l'eau" la belle histoire ! Un parlement où les pollueurs sont sur-représentés ! Le système de l'eau en France est une technostructure totalement gangrenée par les conflits d'intérêt - il y a trop d'argent sur l'eau - pour des résultats très médiocres." (Pascale Loget)

"En France pas de corruption, de nitrates, de pesticides, etc., tout est merveilleux." (Thor)

"Le problème est que les agents "de base" de l'ONEMA, qui sont les derniers remparts existants pour protéger les rivières des bétonneurs et pollueurs, vont encore en faire les frais (ils n'ont déjà plus aucun moyen financier). Et que les hauts fonctionnaires des Ponts, Eaux et Forets ne seront pas inquiétés. Comme dans le cas de la vache folle, des taxes parafiscales détournées, des scandales récurrents dans des agences de l'eau, des conflits d'intérêt dans l'éthanol, etc." (Maffioso)

"Hélas rien de nouveau sous ce soleil là. Rappelez-vous des scandales dans année 80-90 où était déjà pointé du doigt le monde de l'eau français. Prévarications, détournements de biens publics, corruption, de multiples affaires où étaient citées la Générale et la Lyonnaise des Eaux. Les établissements publics ont été privatisés. Leurs noms ont été changés mais les vieilles pratiques demeurent. L'impunité règne et les contribuables continuent de payer l'addition." (Toute honte bue)

"Nettoyer à fond et reconstruire sur des bases solides. S'il y a malversation ou autres délits les responsables n'ont plus rien à faire dans la fonction publique !" (Jacques Eymery)

Webmaster, le 2013-02-05 19:35:08

Un point de vue sur la politique de l'eau dans la tempête, avec l'article "Comment la France masque la réalité de la pollution" écrit par JDLE (http://www.journaldelenvironnement.net/article/eau-comment-la-france-masque-la-realite-de-la-pollution,32932). Extraits :

"C’est un chiffre difficile à croire. La dernière grande loi sur l’eau, en 2006, a été cosignée par pas moins de treize ministres. Treize entités, qui revendiquent toutes un droit de regard sur la gestion de l’eau en France. Car avec l’eau, on produit de l’électricité et on refroidit les centrales, on irrigue les champs, on rafraîchit les juillettistes et on abreuve les aoûtiens, on transporte des marchandises, on ravitaille les étals des poissonniers, etc. Les exemples sont innombrables. Même l’armée est intéressée. Du coup, la question du contrôle de l'eau est un enjeu industriel majeur, avant même d’être une question environnementale et sanitaire.
Les mises en cause que connaît aujourd’hui l’Onema (voir papier principal) n’étonnent pas les (rares) personnes qui tirent depuis des années la sonnette d’alarme sur la façon dont sont gérés le contrôle et l’analyse des données sur l’eau. «L’ensemble du système français de production des données publiques sur la qualité de l’eau a failli et est totalement inopérant», écrit Jean-Luc Touly, membre du Comité national de l’eau et auteur d’ouvrages sur la corruption et la gestion de l’eau, dans une lettre ouverte aux membres du Comité national de l’eau publiée sur son blog. Marc Laimé, journaliste spécialisé sur la question, évoque sur son blog une «oligarchie de l’eau aux abois»"

"Mais avant la publication du rapport de la Cour des comptes –qui sera public le 12 février prochain- il est intéressant de lire le point de vue d’Anne Spiteri. Polytechnicienne, ingénieure des Eaux et forêts, elle suit une carrière classique jusqu’à occuper, de 2003 à 2007, le poste de chargée de mission Eau et milieux aquatiques à –feu- l’Institut français de l’environnement (Ifen). Un désaccord avec sa hiérarchie portant justement sur des données sur l’eau l’amène à quitter son poste. Aujourd’hui à la retraite, elle porte un regard «technique et abasourdi» sur l’obscurantisme qui règne sur les données publiques de l’eau.
Anne Spiteri explique pourquoi au Journal de l’environnement.

• JDLE - Que révèlent, selon vous, les critiques de la Cour des comptes à l’encontre de l’Onema?

Le cheminement et le traitement des données sur l’eau sont problématiques. D’abord, il faut savoir que le travail de l’Onema, c’est de fournir de la donnée brute, c’est-à-dire d’établir qu’à telle date, il y a tel produit à telle concentration. Ces informations sont rassemblées au sein du système d'information sur l'eau (SIEau), qui est une pièce essentielle de l’édifice[i]. Ensuite, des données dites synthétiques sont élaborées par le service de traitement des données du ministère de l’écologie. Ce ministère est donc juge et partie puisque, à la fois, il fournit le thermomètre (avec les données synthétiques) et donne le remède (par les mesures décidées). C’est le premier point.
Ensuite, il faut s’assurer que la donnée collectée est fiable. Pour ce faire, elle doit présenter certaines caractéristiques de «sérieux». Par exemple, si vous mesurez un pesticide, vous devez le faire en fonction des périodes et des fréquences d’épandage, en fonction de la toxicité de la molécule (un produit très toxique sera peu dosé, donc moins détectable, il faudra donc des limites analytiques basses pour le détecter). Une mesure fiable, c’est une mesure répétée plusieurs fois, au même endroit, sur les mêmes polluants. Et puis il s’agit de chercher la molécule de départ, mais aussi ses produits de dégradation, et ce qu’il advient quand les molécules se rencontrent… on appelle ça l’effet cocktail… Et ça n’est pas du tout fait.

• JDLE - Justement, la directive-cadre sur l’eau de 2000, transposée en droit français en 2007, impose à la France des rapportages précis. Selon vous, les «photos» de l’état chimique de l’eau envoyées à Bruxelles sont-elles conformes à la réalité?

Non, ces données ne le sont pas. Les rapportages communautaires prévus par la directive-cadre sur l’eau (DCE) obéissent à des règlementations complexes, mais déconnectées de la réalité des contaminations. En fait, la DCE impose le contrôle de peu de molécules, qui sont par ailleurs évaluées séparément les unes par rapport aux autres (donc sans prendre en compte l’effet cocktail). De plus, les normes à respecter ont été édictées de façon empirique, parce qu’en vérité, on n’y connaît pas grand-chose en écotoxicité des milieux aquatiques. Ces normes ont très peu de valeur, en fait. Enfin, quand l’état chimique d’une masse d’eau est donné, il n’y a pas de gradation. Du coup, personne ne sait si les concentrations sont 3, 6, 9 fois plus élevées que la norme.

• JDLE - Sur votre blog, vous écrivez que les données [synthétiques] fournies par le ministère de l’écologie via son service statistique sont «absolument consternantes et décalées par rapport aux enjeux de protection de cette ressource patrimoniale et de la biodiversité. Elles constituent un camouflet sévère pour les sciences écologiques et statistiques. Aucune vue globale et des thématiques essentielles occultées. Des méthodologies d'un autre temps. Un étalage décomplexé de calculs triviaux et inadaptés, d'affirmations gratuites, d'imprécisions qui prêtent à confusion, de contradictions et même d'erreurs inacceptables.» Quel jugement !

L’eau est indispensable dans une multitude de domaines de la vie courante. Des lobbies extrêmement puissants sont donc à l’œuvre. Le ministère de l’écologie est une façade, où les grands corps d’Etat [], liés aux lobbies industriels, tirent les ficelles. Or, si on évalue correctement la contamination chimique, on va déranger ces lobbies, notamment ceux de la chimie et de l’agriculture. Il faut tout de même avoir à l’esprit que les industriels ont le droit, par un simple tuyau, de rejeter leurs produits dans les cours d’eau. Ils doivent respecter des normes, certes, mais elles sont trop laxistes ! Et aujourd’hui, tous les milieux aquatiques sont archi contaminés. Bien mesurer la pollution, c’est découvrir des choses qui pourraient gêner tout le monde, et qui d’autre part pourrait amener à demander des comptes à l’Etat. Du coup, on préfère faire pression sur les agents et taire la réalité."

(NB: pour une meilleur compréhension, deux termes [] ont été précisés ou corrigés dans ce texte par Eau-Evolution)

Webmaster, le 2013-02-13 07:15:25

Le communiqué de presse du 11 fév. 2013 de M. Chanteguet, Président de la Commission du développement durable et de l’aménagement du territoire (http://www.eauxglacees.com/Onema-15-Mme-Delphine-Batho) :
"La Cour des Comptes, qui rend public ce mardi 12 février son rapport annuel, devrait pointer plusieurs dysfonctionnements de l’Office national de l’eau et des milieux aquatiques. L’enquête, publiée par le quotidien « Le Monde » le 4 février, fait état d’un système défaillant de recueil et d’archivage des données publiques concernant l’eau.
Des informations complètes et fiables concernant cette ressource sont pourtant essentielles afin de déterminer et de mettre en œuvre les politiques publiques nécessaires à la préservation et à la reconquête de la qualité comme de la quantité de l’eau, mises à mal par les usages urbains, industriels et agricoles.
Les pouvoirs publics sont par ailleurs tenus, au-delà de leurs responsabilités vis-à-vis de la collectivité nationale, de respecter les directives européennes. Déjà assignée devant la Cour de justice de l’Union européenne pour non-respect de la directive « Nitrates » datant du 12 décembre 1991, la France pourrait également être poursuivie et condamnée à de lourdes amendes, s’il se confirmait que les données qu’elle transmet à Bruxelles manquent de fiabilité. La France doit en effet atteindre le bon état de deux tiers de ses masses d’eau à l’horizon 2015 en application de la directive cadre sur l’eau (DCE) du 23 octobre 2000.
Afin de permettre à la France de respecter ses engagements nationaux et européens, Jean Paul Chanteguet demande à l’Etat d’ordonner, le plus rapidement possible, un audit de l’ensemble du dispositif français de production des données publiques sur l’eau. Cet audit devra être mené par des experts indépendants. ll devra concerner les indicateurs et les méthodes statistiques ; les référentiels ; l’hébergement, l’administration et la publication des bases de données. Ceci afin d’assurer la maîtrise publique de l’ensemble du dispositif et de préserver celui-ci d’une quelconque marchandisation."

Il était temps !!!

Webmaster, le 2013-02-22 07:47:04

La suite de mon interview par le JDLE "Comment la France masque la réalité de la pollution" présentée dans l'avant-dernier commentaire ci-dessus, avec "Le directeur de l'eau et de la biodiversité parle" (http://www.journaldelenvironnement.net/article/le-directeur-de-l-eau-et-de-la-biodiversite-parle,33258). Extraits :

"Laurent Roy est le directeur de l’eau et de la biodiversité à la Direction générale de l’aménagement, du logement et de la nature (DGALN) depuis novembre 2012. Très discret durant cette période mouvementée à l’Office national de l’eau et des milieux aquatiques (Onema), dont le ministère de l’écologie assure la tutelle, il a répondu aux questions du Journal de l’environnement.

Le JDLE – Le 12 février dernier, la Cour des comptes rendait un rapport qui étrillait la gestion de l’Onema et pointait les dysfonctionnements du système d’information sur l’eau (SIE)[1]. Quelles suites vont être données à ce rapport?

Laurent Roy – Ce rapport de la Cour des comptes est en train de connaître une suite opérationnelle au sein même de l’Onema, comme l’a annoncé la ministre de l’écologie Delphine Batho. Un plan d’action va être mis en œuvre, dont les données sur l’eau font partie. Car la qualité des données est effectivement déterminante. Et dès avant la sortie du rapport, le gouvernement avait décidé de soumettre la politique de l’eau à l’évaluation du comité interministériel de modernisation de l’action publique (Cimap). Les premiers résultats sur le sujet devraient être connus en mars. La question posée est la suivante: l’architecture institutionnelle française est-elle capable d’assurer les objectifs imposés par la directive-cadre sur l’eau (DCE)? Qu’il y ait des lacunes par rapport à ce qui devrait être fait, des dysfonctionnement dans la mise en œuvre concrète du SIE et que l’Onema ait failli dans ses missions, personne ne le conteste. Mais notre ambition en la matière est grande et c’est pourquoi la ministre de l’écologie a demandé à la directrice générale de fournir des réponses concrètes.

Le JDLE – Dans une interview accordée à notre journal [JDLE], une ancienne responsable de feu-l’Ifen [Institut français de l’environnement], Anne Spiteri, dénonçait la mauvaise qualité des données brutes remontées du terrain, puis compilées par les services du ministère de l’écologie avant d’être transmises à Bruxelles dans le cadre du rapportage communautaire. Que lui répondez-vous?

Laurent Roy – Je ne sais pas si elles ne sont pas bonnes. Alors que la France est en contentieux communautaire sur certains dossiers, ça n’est pas le cas pour la DCE[2]. Et la Commission européenne ne nous reproche rien concernant le rapportage, quand plusieurs pays sont en phase de pré-contentieux. Mais tout n’est pas réglé. On a affaire à un système d’information complexe. Avant la DCE, nous devions surveiller un petit nombre de paramètres physico-chimiques. Aujourd’hui, l’évaluation de l’état des masses d’eau est beaucoup plus complexe. Et elle porte sur des paramètres dont certains sont peu maîtrisés au plan scientifique. Par exemple, la DCE nous impose de rechercher les diatomées[3] -qui sont peu connues- ou les macrophytes[4] -pour lesquels les analyses ne sont pas si généralisées- ou encore des substances toxiques et dangereuses qui font appel à des données peu connues.

Le JDLE – Et l’effet «cocktail» des substances (pesticides, médicaments, molécules «naturelles») entre elles est-il mesuré? Les perturbateurs endocriniens sont-ils suivis?

Laurent Roy – La DCE ne porte pas sur l’état sanitaire des masses d’eau, mais bien sur leur état environnemental. La recherche de la présence de résidus médicamenteux ne fait donc pas partie des missions du SIE. Cependant, des discussions sont en cours au plan européen pour élargir le spectre des substances dangereuses aux substances médicamenteuses. La France est plutôt en pointe sur ce sujet. Mais il est clair que personne n’est capable de se lancer dans la mesure de 100 substances médicamenteuses à la fois. Il faut donc cibler celles que l’on mesure.

Le JDLE – Alors que sait-on précisément de l’état de nos masses d’eau? Et qui les contrôle?

Laurent Roy – La «photo» des masses d’eau –souterraines et supérieures- est partielle et partiellement floue. Partielle, car nous ne disposons pas de tous les éléments de connaissance. Partiellement floue, car les données ne sont pas assez précises ou pas suffisamment robustes. La circulaire du 31 décembre 2012 «relative à l'organisation et aux missions des laboratoires d'hydrobiologie en Dreal[5]» portait sur l’hydrobiologie, c’est-à-dire sur les macro-invertébrés qui vivent dans le fond des rivières. Et non sur l’ensemble du système d’analyse. Qui analyse? Cela dépend. Les poissons sont suivis par l’Onema. Les Dreal ont en charge les macro-invertébrés, mais aussi les paramètres biologiques –même si tous les laboratoires n’ont pas encore les connaissances ad hoc. Enfin, l’analyse des paramètres physico-chimiques (pesticides, azote, nitrate, etc.) est confiée à des laboratoires privés.

Le JDLE – Une dernière question: accepteriez-vous que soit mené un audit indépendant, comme le réclament certains?

Laurent Roy – Cet audit est, de fait, largement en cours, tant par les mesures annoncées par Delphine Batho en interne que par l’évaluation des politiques publiques qui est en cours. Un groupe de travail a également été créé au sein du Conseil national de l’eau. Dans cette affaire, nous faisons acte de transparence."


Réponse brève du webmaster Eau-Evolution : Ces propos sont énormes et se passent de commentaires !

Il me faut cependant préciser que, Marine Jobert (journaliste de JDLE auteur de cet interview que je félicite et remercie vivement) aurait dû dire "Anne Spiteri, dénonçait la mauvaise qualité des données brutes remontées du terrain, puis compilées par les services du ministère de l’écologie" pour informer sur l'état réel de la ressource en eau patrimoniale (et non pas "avant d’être transmises à Bruxelles dans le cadre du rapportage communautaire").
Car ce n'est pas le rapportage en lui-même que je mets en cause : c'est, beaucoup plus grave, le décalage de l'état réglementaire des eaux avec l'état réel des eaux, en particulier pour la contamination chimique ; et surtout l'absence de surveillance patrimoniale et d'information synthétique pertinentes sur l'état réel des eaux et des milieux aquatiques, ce qui est juste inacceptable.

Et si Laurent Roy "ne sait pas si elles ne sont pas bonnes" :
- S'il s'agit des données brutes ou synthétiques, il peut consulter lui-même les données brutes du SIE et lire avec attention les rapports de son service statistique, le SOeS, qui les a compilées.
Pour l'aider, il peut consulter le site Eau-Evolution, où il trouvera une centaine d'articles accablants que je lui recommande sur les données brutes ou synthétiques, dont par exemple :
"L’inaptitude des données brutes à décrire l’état chimique réel de l’eau, des sédiments ou des MES" (http://eau-evolution.fr/doc/articles.php?lien=eau_donnee_brute_frequence_limite_lq_cumul_substances)
"Information ou désinformation sur l'état des eaux (3) : les publications officielles du SOeS depuis 2009 sur l'état des eaux et ses tendances sont consternantes" (http://eau-evolution.fr/doc/divers.php?lien=eau_etat_tendance_evolu_inform_publi_soes_ifen).

- S'il s'agit des données rapportées à Bruxelles dans le cadre de la DCE, il peut consulter le "Document de travail des services de la commission" accompagnant le document "Rapport de la commission au parlement européen et au conseil relatif à la mise en œuvre de la directive-cadre sur l'eau" qui analyse les plans nationaux de gestion des bassins hydrographiques (PGDH) et les programmes de mesures des différents états membres, et qui montre l'étendue des manquements français en la matière (http://ec.europa.eu/environment/water/water-framework/pdf/CWD-2012-379_EN-Vol14_FR_fr.pdf pour la version en français).
Pour l'aider, il peut consulter les commentaires de la "Publication officielle du 22 mars 2010 : "De l’état des eaux en 2009 aux objectifs 2015" (http://eau-evolution.fr/doc/divers.php?lien=etat_eau_objectif_2015_2010_dce_rapportage_france).

Cyrille WWF, le 2013-02-22 10:04:41

Laurent Roy – « Je ne sais pas si elles ne sont pas bonnes. Alors que la France est en contentieux communautaire sur certains dossiers, ça n’est pas le cas pour la DCE[2] . Et la Commission européenne ne nous reproche rien concernant le rapportage, quand plusieurs pays sont en phase de pré-contentieux ».
=> L’histoire n’est pas finie ! il y a tout lieu de s’inquiéter d’un contentieux futur sur le volet DCE, si Bruxelles demande à son tour une enquête, sur la qualité de l’information transmise, au regard 1) de la qualité/pertinence des prélèvements pour les 41 substances prioritaires de l’état chimique (fréquence,…) 2) la qualité des analyses, et 3) la qualité de la donnée 4) et la qualité de l’exploitation de cette donnée (faire des moyennes de moyennes, sans écart type,…). Enfin, il ne faut pas oublier, qu’il ne faut pas s’attarder seulement sur le volet DCE. Il existe sur le marché plus de 100 000 substances chimiques, et le bon état chimique de nos masses d’eau au sens DCE ne concerne que 41 substances dites prioritaires aujourd’hui. Ainsi, on va qualifier un bon état sur 41 substances sans considérer les autres. La connaissance de l’état réel de la contamination (état patrimonial) est important et au-delà d’un objectif purement réglementaire. Comment avoir une bonne politique de l’eau sans cette connaissance non partisane. L’exercice me semble certes difficile. Par contre ce qui est gênant, c’est que sous prétexte de dépenser des millions d’euros, en acquisitions données (vous voyez bien on fait des efforts !), sans être capable de définir un état patrimonial, il y a de quoi se poser des questions !


Laurent Roy – La «photo» des masses d’eau –souterraines et supérieures- est partielle et partiellement floue. Partielle, car nous ne disposons pas de tous les éléments de connaissance. Partiellement floue, car les données ne sont pas assez précises ou pas suffisamment robustes.
=> sans commentaire ! Il ya de quoi se poser des questions et nous voilà rassuré ! A qui va profiter cette situation ! certainement pas aux milieux aquatiques, à la biodiversité, ni à l’homme qui est un des maillons !

Laurent Roy – La DCE ne porte pas sur l’état sanitaire des masses d’eau, mais bien sur leur état environnemental. La recherche de la présence de résidus médicamenteux ne fait donc pas partie des missions du SIE. Cependant, des discussions sont en cours au plan européen pour élargir le spectre des substances dangereuses aux substances médicamenteuses.
=> Sauf erreur de ma part, c’est faux ! Pour chaque molécule chimique qui définit l’état chimique au sens DCE, il y a une norme de qualité environnementale (NQE), qui traduit la toxicité d’une molécule. Et quand bien même cette référence (C°) serait arbitraire car décidée non pas seulement sur une toxicité réelle, mais sur un accord à caractère politique, afin de ne pas mettre la « barre trop haute » en matière d’ambition et ainsi disqualifier toutes les masses d’eau, il y a bien une entrée sanitaire.
Pour les substances médicamenteuses, il y a un débat/combat communautaire actuellement sur le choix des molécules à intégrer. Tous les pays ne sont pas d’accord, car les impacts économiques selon les différents pays seront pas les mêmes ! L’état sanitaire au sens médicament du terme, est bien loin des priorités débattues selon moi !

Webmaster, le 2013-02-22 10:46:40

-Laurent Roy : "La DCE ne porte pas sur l’état sanitaire des masses d’eau, mais bien sur leur état environnemental. La recherche de la présence de résidus médicamenteux ne fait donc pas partie des missions du SIE."

Des propos scandaleux de la part d'un directeur de l'eau ET de la biodiversité !!!

D'une part, d'après la DCE elle-même (Directive 2000/60/CE du Parlement européen et du Conseil du 23 octobre 2000 établissant un cadre pour une politique communautaire dans le domaine de l'eau) : La NQE (Norme de Qualité Environnementale) est "la concentration d'un polluant ou d'un groupe de polluants dans l'eau, les sédiments ou le biote qui ne doit pas être dépassée, afin de protéger la santé humaine et l'environnement".
On nous explique aussi que "La pollution chimique des eaux de surface constitue une menace tant pour le milieu aquatique, avec des effets tels que la toxicité aiguë et chronique pour les organismes aquatiques, l'accumulation dans les écosystèmes et la disparition d'habitats et d'espèces, que pour la santé humaine" (Proposition de Directive du Parlement européen et du Conseil du 17 juillet 2006 établissant des normes de qualité environnementale dans le domaine de l'eau et modifiant la directive 2000/60/CE).

D'autre part, les substances médicamenteuses concernent complètement l'état environnemental puisqu'elles peuvent avoir un effet majeur sur la vie aquatique (perturbateurs endocriniens qui féminisent les espèces aquatiques, tranquillisants qui déclenchent une agressivité anormale, etc.)

Alors la DCE ne porterait pas non plus sur les phyto-SANITAIRES, c'est-à-dire les "médicaments" des plantes, soit les pesticides en langage courant ??

-Laurent Roy : "On a affaire à un système d’information complexe. Avant la DCE, nous devions surveiller un petit nombre de paramètres physico-chimiques. Aujourd’hui, l’évaluation de l’état des masses d’eau est beaucoup plus complexe. Et elle porte sur des paramètres dont certains sont peu maîtrisés au plan scientifique. Par exemple, la DCE nous impose de rechercher les diatomées[3] -qui sont peu connues- ou les macrophytes[4] -pour lesquels les analyses ne sont pas si généralisées- ou encore des substances toxiques et dangereuses qui font appel à des données peu connues."

Avant, nous ne devions pratiquement rien surveiller !!!! Voilà un bel aveu comme quoi la France a autorisé depuis des décennies toutes sortes de dégradations et de rejets polluants, en particulier toxiques et dangereux, dans l'eau et les milieux aquatiques, avec les conséquences que l'on sait, sur des bases écologiques visiblement pifométriques vu les résultats, en prenant donc de graves risques sanitaires et environnementaux d'ailleurs régulièrement dénoncés depuis longtemps, et sans fournir, depuis des décennies et encore en 2013, un système d'information performant aussi bien sur la forme que dans son contenu sur les impacts de ces dégradations et rejets !!!
Et il faudrait accepter ça et en plus les plaindre, les pauvres, c'est difficile de faire ce SIE, il faut les comprendre !!!
C'est tellement plus facile de polluer et de contaminer...

Webmaster, le 2013-07-05 13:48:11

A propos du poids des lobbies et de leur connexion avec l'Etat, "Delphine Batho met en cause les lobbies économiques" (http://www.lemonde.fr/politique/article/2013/07/04/delphine-batho-met-en-cause-les-lobbies-economiques_3442514_823448.html). Extraits :
"L'ex-ministre de l'écologie Delphine Batho, évincée du gouvernement mardi, a donné une conférence de presse très offensive, jeudi 4 juillet à l'Assemblée nationale, pour expliquer les conditions de son limogeage."

"Pour justifier ce "tournant", l'ancienne ministre a ensuite accusé le gouvernement d'avoir cédé à "certaines forces économiques qui n'acceptaient pas le niveau d'ambition que [je] fixais pour la transition énergétique". "Ces forces ne se sont pas cachées de vouloir ma tête, mais si le gouvernement avait été solidaire, elles n'y seraient pas parvenues", a-t-elle ajouté.
En tant que ministre de l'écologie et de l'énergie, Delphine Batho a, en effet, été en première ligne sur les dossiers sensibles du gaz de schiste et de la réduction de la part du nucléaire en France. Elle a dû faire face aux industriels et aux pétroliers, notamment mécontents de la manière dont elle a mené le débat national sur la transition énergétique, dont les conclusions sont attendues le 18 juillet.
"Est-il normal que le PDG de Vallourec ait annoncé ma chute prochaine voilà des semaines aux Etats-Unis ? De quelles informations disposait-il pour le savoir ? Comment se fait-il que des conseillers de Matignon disent du mal de moi dans la presse ?" a-t-elle interrogé.
L'ancienne ministre faisait référence à Philippe Crouzet, le président du directoire de Vallourec – leader mondial des tubes sans soudure utilisés pour les techniques de forage en conditions extrêmes, ce qui est le cas pour l'exploitation des huiles et gaz de schiste –, dont la femme, Sylvie Hubac, est la directrice de cabinet de François Hollande. Philippe Crouzet n'avait jamais caché, lors de déjeuners de presse "off", son mécontentement pour la politique écologique menée par Mme Batho. Cet industriel a néanmoins démenti avoir expliqué que "Delphine Batho était un vrai désastre" lors de l'un de ses voyages aux Etats-Unis."

""C'est sur l'écologie que se concentre l'affrontement avec le monde de la finance. Les forces opposées au changement sont puissantes. Le moment est venu de se mobiliser pour y faire face", a-t-elle alors appelé, revendiquant un statut de "lanceuse d'alerte"."

Webmaster, le 2013-09-18 08:37:05

Et toujours rien en vue du côté de l'audit des données sur l'eau… Cf. cet article de Marc Laimé "Onema : une mission gouvernementale réaffirme la nécessité d’un audit des données publiques sur l’eau" (http://www.eauxglacees.com/ONEMA-une-mission-gouvernementale). Extraits :
"A une semaine de la table ronde sur l’eau qui se tiendra les 20 et 21 septembre 2013 dans le cadre de la seconde Conférence environnementale, un groupe d’évaluation interministériel de la politique de l’eau vient de réaffirmer dans un rapport en date du 5 septembre 2013 la nécessité d’engager un audit indépendant du Système d’information sur l’eau français géré par l’ONEMA…"

"Car à ce jour aucun audit indépendant du système de production de données sur l’eau français n’a été engagé. En dépit de l’engagement public de Delphine Batho, alors ministre de l’Ecologie, en dépit de la demande publique formulée par le président de la Commission du développement durable de l’Assemblée nationale, en dépit de la demande réitérée par Michel Lesage, parlementaire en mission et auteur d’un Rapport sur la politique de l’eau, remis au Premier ministre le 4 juillet dernier.
En dépit des inquiétantes découvertes et confirmations découlant de l’instruction d’une plainte diligentée au pénal dans l’affaire de l’ONEMA.
La manœuvre vise en fait, comme le détaille par ailleurs le Rapport précité, à revoir considérablement à la baisse les objectifs d’atteinte de bon état des eaux fixés par les textes communautaires, s’agissant de la prochaine étape de mise en œuvre de la DCE.
Mais pour ce faire il bien auditer l’actuel SIE, sans quoi, par ailleurs, la création de la future Agence française de la biodiversité est impossible : on ne va pas confier aux architectes d’un système d’information totalement défaillant, pour n’en pas dire davantage, la responsabilité de produire des informations sur la biodiversité, alors qu’ils ont totalement failli à leur tâche.
Dilemme impossible : ne rien faire c’est courir à la catastrophe, engager un audit du SIE c’est courir le risque d’un scandale sans précédent.
On attend donc avec grand intérêt de voir comment la Conférence environnementale va réagir à la demande renouvelée dans le Rapport Levraut de réalisation d’un audit du SIE…"

Webmaster, le 2013-09-22 07:51:54

Pour que continue le massacre de la ressource en eau, est-il vraiment nécessaire que "les hommes politiques de tous les partis passent leur temps à intervenir auprès des Préfets pour que les agents des DDT n'appliquent pas les textes réglementaires et ce afin de faire plaisir à leurs électeurs souvent en infraction avec le code de l'environnement" (cf. le témoignage ci-dessous) ? Alors que, en plus des problèmes d'indépendance des polices de l'eau et du fait que les lois et les mesures ne sont pas assez exigeantes voire tout à fait laxistes, les moyens pour les faire appliquer sont déjà scandaleusement inadaptés et dérisoires au niveau humain en effectif et expertise, pour le terrain comme pour l'analyse critique des études d'impact et de tous les dossiers sur l'eau, ainsi qu'au niveau financier…

Le témoignage posé en bas de l'article "Eau douce et eau de mer sur la table de la conférence environnementale" (http://www.lefigaro.fr/environnement/2013/09/20/01029-20130920ARTFIG00235-eau-douce-et-eau-de-mer-sur-la-table-de-la-conference-environnementale.php) :
"La politique de l'eau en France va nous conduire à payer des millions d'euros d'amende à l'Europe pour non respect de la directive cadre sur l'eau.
Pour ceux qui le souhaitent je vous donne le lien pour télécharger un rapport récent fait par le MEDDE sur ce sujet: rapport complet à l’adresse suivante : http://www.cgedd.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/008843-01_rapport_cle2cf71a.pdf
Il faut savoir que sur le terrain la politique et la police de l'eau sont faites par les fonctionnaires des directions départementales des territoires et que la baisse des effectifs est continue et importante.
Ceux qui considèrent que les fonctionnaires sont bons à rien et qu'ils faut les supprimer n'ont qu'à payer les conséquences.
A noter que les réductions d'effectifs sont pires sous ce gouvernement qu'avec l'ancien;
Enfin, il faut savoir que les hommes politiques de tous les partis passent leur temps à intervenir auprès des Préfets pour que les agents des DDT n'appliquent pas les textes réglementaires et ce afin de faire plaisir à leurs électeurs souvent en infraction avec le code de l'environnement.
La France est en train de devenir un pays qui a plus sa place en Afrique qu'en Europe..."

Webmaster, le 2013-11-25 09:26:42

"90% des scientifiques à l'emploi du fédéral se disent muselés" (http://quebec.huffingtonpost.ca/2013/10/21/90-des-scientifiques-a-lemploi-du-federal-se-disent-museles-_n_4137367.html). Extraits :

"OTTAWA - Près de 25 pour cent des scientifiques à l'emploi du gouvernement fédéral affirment qu'on leur a demandé d'omettre de l'information ou de la modifier pour des raisons qui n'ont rien à voir avec la science, révèle un sondage réalisé pour l'Institut de la fonction publique du Canada.
Et la très grande majorité des scientifiques, soit 90 pour cent, ne se sentent pas libres de parler de leurs travaux aux médias, ont-ils confié en répondant au coup de sonde mené par la firme Environics en juin dernier.
Ces données ont été révélées lundi par le syndicat qui représente le plus grand nombre de scientifiques au Canada employés par le gouvernement fédéral.
Quelques cas de scientifiques qui se disaient muselés par le gouvernement avaient déjà été rapportés. Mais le syndicat disait vouloir connaître l'ampleur du phénomène.
Les constats s'accumulent dans le rapport et montrent l'inquiétude des employés qui ont répondu au questionnaire.
La plupart (86 pour cent) croient que si leur ministère prenait une décision susceptible de nuire à la santé ou à l'environnement, et qu'ils décidaient de la dénoncer ou d'en parler ouvertement, ils feraient face à des représailles ou à de la censure.
Le rapport, intitulé «Coup de froid sur la science publique», a été commandé après plusieurs incidents lors desquels des scientifiques ont rapporté avoir été bâillonnés, avance le syndicat.
«Les scientifiques fédéraux vivent dans un climat de peur», a déclaré le président de l'Institut de la fonction publique du Canada, Gary Corbett.
Environ 37 pour cent d'entre eux affirment aussi qu'on les a empêchés de répondre à des questions du public et des médias au cours des cinq dernières années.
Pour eux, cela signifie que le public ne sait pas réellement ce qui se passe, ce qui est décidé et pourquoi.
«La science est écartée du processus décisionnel», a commenté pour sa part Peter Bleyer, chef des communications et politiques à l'Institut.
Et la peur de représailles serait bien présente, rapportent les employés fédéraux.
«La haute direction s'attend à ce que les fonctionnaires se fassent accroire qu'ils sont là pour donner sans crainte de bons conseils aux décideurs. En réalité, exprimer la moindre réserve à propos d'un plan d'action déjà choisi peut se retourner brutalement contre vous», a rapporté un répondant au sondage.
Les gens de la science sondés ne peuvent mettre le doigt sur le moment précis où les choses ont changé. Mais ils disent que la situation dénoncée a récemment empiré, ou ils relient les changements à la mise en place des nouvelles directives de communication et à l'actuel gouvernement conservateur.
Un peu plus de 4000 scientifiques de la fonction publique ont répondu au sondage en ligne en juin 2013, soit 26 pour cent des quelque 15 000 qui sont employés par le fédéral. La marge d'erreur du sondage est de plus ou moins 1,6 pour cent, 19 fois sur 20.
La firme Environics a indiqué qu'elle avait obtenu un bon échantillon, dans les provinces et aussi dans les différents ministères et agences.
Quant au gouvernement, contacté pour réagir au sondage, il a choisi d'éviter de le mentionner.
Il a plutôt fait valoir, par courriel, ses «investissements record» dans le domaine de la science.
«Ainsi, le Canada est au premier rang dans les pays du G-7 pour le soutien à la recherche et au développement dans les collèges, les universités et les autres établissements», a fait valoir le bureau du ministre d'État de la Science et de la Technologie, Greg Rickford.
Mais pour le Nouveau Parti démocratique (NPD), le constat est troublant.
Le député Robert Aubin note que de nombreux scientifiques se sont déjà vus montrer la porte dans le cadre des compressions budgétaires.
«Que ceux qui restent disent qu'ils n'ont pas l'impression d'avoir cette liberté d'émettre les avis ou les conclusions de leurs propres recherches, c'est pour le moins inquiétant», a-t-il dit.
Même son de cloche au Bloc québécois.
«Ce n'est pas surprenant de la part d'un gouvernement qui veut tout contrôler, qui veut tout cacher», tranche pour sa part le chef du Bloc québécois Daniel Paillé, en réaction au sondage."


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