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Publication officielle du 14 octobre 2011 : "Bilan de présence des micropolluants dans les milieux aquatiques continentaux Période 2007-2009"


Ce document peut être consulté ou téléchargé sur le lien suivant : "Bilan de présence des micropolluants dans les milieux aquatiques continentaux Période 2007-2009".

Son résumé tel que publié sur le site du SOeS est le suivant :
"De 2007 à 2009, près de 950 micropolluants différents, dont près de 60 % sont des pesticides, ont été recherchés par les réseaux de surveillance des milieux aquatiques continentaux. Des pesticides sont quantifiés dans 91 % des points suivis dans les cours d’eau et 70 % des points en eaux souterraines.
Les micropolluants autres que pesticides appartiennent à des familles chimiques diverses et ont des origines très variables. Les hydrocarbures aromatiques polycyliques
(la webmaster : polycycliques vraisemblablement) sont très souvent présents dans les eaux superficielles, auxquels s’ajoutent dans les sédiments des retardateurs de flamme."

A noter aussi la présentation lue dans le "Préambule", à savoir :
"Ce bilan s’inscrit dans la continuité des précédents bilans pesticides réalisés par l’Institut français de l'Environnement (Ifen), puis par le Service de l'observation et des statistiques (SOeS). Il s’élargit aujourd’hui aux autres micropolluants suivis dans les milieux aquatiques. Il s’agit d’une action inscrite dans le Plan national micropolluants 2010-2013 dont l’objectif est de valoriser les données de surveillance acquises et de disposer d’une photographie des micropolluants présents dans les milieux aquatiques afin de contribuer à la définition de nouvelles actions."

Précisons cependant que "la continuité" évoquée a probablement vu l'arrivée du site Eau-Evolution le 22 juillet 2011 et de sa critique étayée des travaux précédents du SOeS dans le domaine des micropolluants/pesticides : "Information ou désinformation sur l'état des eaux (3) : les publications officielles du SOeS depuis 2009 sur l'état des eaux et ses tendances sont consternantes".


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Commentaires (fermés depuis mars 2014)

Webmaster, le 2011-10-16 22:14:22

Je trouve que ce nouveau rapport SOeS constitue encore une fois un terrible aveu d'incapacité des services de l'Etat, que ce soit au niveau de la pertinence de la surveillance chimique mise en place dans le cadre de la DCE, qu'au niveau de l'évaluation de la contamination chimique et de la toxicité réelles des eaux et des sédiments des milieux aquatiques.

Aucun des dysfonctionnements de l'évaluation signalés dans la publication critique Eau-Evolution (Information ou désinformation sur l'état des eaux (3) : les publications officielles du SOeS depuis 2009 sur l'état des eaux et ses tendances sont consternantes) n'a été traité. On constate en particulier : -aucune utilisation des méthodes modernes de l'analyse statistique et probabiliste des données écologiques ; -l'utilisation à outrance des "taux de quantification" et des moyennes qui, pour toutes les raisons données par Eau-Evolution, constituent de véritables escroquerie statistiques ; -rien de représentatif sur les plans hydro-spatial, temporel, analytique et statistique et par conséquent des chiffres poudre aux yeux mais en réalité inexploitables, -peu de cartes et de cartes explicites ; -rien sur la significativité des résultats statistiques présentés ; -aucune prise en compte de la contamination globale pour l'ensemble des micropolluants, pesticides plus tous les autres micropolluants, et encore moins de leur toxicité globale cumulée dans les milieux aquatiques ; -aucune évaluation des micropolluants "émergents" dont la présence ancienne dans l'eau n'a pourtant rien d'émergent -aucune tendance présentée, en particulier pour les pesticides dont la publication SOeS précédente nous avait pourtant généreusement abreuvé au moyen de statistiques consternantes,et dont on aurait pourtant besoin pour gérer sérieusement la ressource.

Je remarque toutefois avec plaisir que ce nouveau rapport SOeS publié après la sortie du site Eau-Evolution a curieusement introduit quelques uns des calculs simples et remarques présentés dans le site, avec par exemple : -de prudentes balises de non-représentativité placées un peu partout dans un rapport qui affiche manifestement plus d'humilité que les précédents ; -l'introduction très timide de comptes pluri-substances pour les pesticides ("Le niveau de contamination des différents milieux a été appréhendé en observant le nombre maximum de molécules quantifiées par point de mesure sur un même prélèvement") ou pour les autres micropolluants ("Nombre de substances quantifiées à plus de 10 %, par famille de micropolluants hors pesticides, dans les cours d’eau de métropole") mais sans cartes et sans compter l'ensemble des micropolluants ; -l'ajout d'annexes présentant "des résultats plus complets" dont la présence de tableaux détaillés mais encore largement insuffisants pour décrire tous les aspects de la surveillance, de la présence et de la toxicité de ces micropolluants.

Ces timides esquisses d'ébauches de progrès sont extrêmement encourageantes, mais nous sommes encore très très très loin de ce que les citoyens seraient en droit d'attendre de ce type de publications officielles, surtout quand "l’objectif est de valoriser les données de surveillance acquises et de disposer d’une photographie des micropolluants présents dans les milieux aquatiques afin de contribuer à la définition de nouvelles actions" et que l'objectif final est normalement la protection de la ressource patrimoniale, de la biodiversité et de la santé humaine. Il apparait donc malheureusement que ce rapport dit la vérité : "Ce bilan s’inscrit dans la continuité des précédents bilans pesticides réalisés par l’Institut français de l'Environnement (Ifen), puis par le Service de l'observation et des statistiques (SOeS). Il s’élargit aujourd’hui aux autres micropolluants suivis dans les milieux aquatiques". On a eu un élargissement, mais pas la révision profonde, ou plutôt le saut quantique, attendus ; et chacun sait que 2 x 0 = 0.

Je me permets donc de recommander aux services de l'Etat chargés de la surveillance et de l'évaluation des milieux aquatiques d'exploiter largement le contenu du site Eau-Evolution et des commentaires des internautes, et de recruter tout plein d'experts compétents pour réaliser la surveillance et l'évaluation, en veillant bien à leur donner tous les moyens et toute l'indépendance nécessaire à des travaux pertinents et efficaces.
Et pour une critique plus étayée de ce nouveau rapport SOeS, je renvoie le lecteur aux contenus des publications Eau-Evolution (Rubrique AGIR POUR L'EAU / Les enfants d'Aarhus / Information ou désinformation sur l'état des eaux (1), (2) et (3) ).

Nico, le 2011-10-22 09:22:56

en parcourant ce rapport officiel, j'en conclus, exactement d'ailleurs comme ce que j'ai pu lire sur le site Actu-Environnement (http://www.actu-environnement.com/ae/news/micropolluants-analyse-bilan-pollution-norme-pesticides-eau-superficielle-souterraine-13852.php4) que "les eaux seraient quasiment toutes polluées mais resteraient majoritairement conformes". Analogie nauséabonde avec l'intox (c'est le cas de le dire pour les micropolluants toxiques) de Tchernobyl… et quel beau message pour continuer à polluer ce rapport envoie aux agriculteurs avec leurs pesticides et aux industriels avec leurs rejets chimiques.
Je me pose quelque questions…
Comment le ministère de l'écologie, via son service statistique, peut-il publier cette information alors qu'il prévoit en meme temps, dans son plan national d’action pour la période 2010-2013 sur les micropolluants dans les milieux aquatiques du 13 octobre 2010 (http://www.developpement-durable.gouv.fr/Les-micropolluants-dans-les.html), d'"améliorer les programmes de surveillance des milieux et des rejets, pour assurer la fiabilité et la comparabilité des données. Les protocoles de caractérisation de la contamination des eaux par les micropolluants sont en effet délicats à mettre en œuvre, au regard des faibles concentrations quantifiables, de la multiplicité des molécules recherchées et de la complexité des matrices" et de "renforcer la veille prospective relative aux contaminations émergentes". Si les données ne sont pas fiables ni comparables, comment peut-on parler de conformité et quelle est vraiment la contamination chimique des milieux aquatiques ? A quoi a donc servi la DCE de 2000 puisque la surveillance des micropolluants mise en place ne permet pas de produire des données fiables et comparables ? Des (hauts ?) fonctionniares auraient donc été payés pour concevoir une surveillance qui produit des données ni fiables ni comparables ? On sanctionnerait un pauvre qui volerait l'orange du marchand mais pas ces fonctionnaires là ? Comment se fait-il que le ministère de l'écologie soit à la fois juge et partie puisque le service statistique en fait partie ? Si les eaux sont majoritairement conformes, pourquoi un plan national d'action ? rien ne nouveau sous le soleil: pendant que les espèces disparaissent, on fait des tables rondes et des plans d'actions à n'en plus finir.
Que font les journalistes, les associations écologiques et les partis "verts" ?
Je remercie la webmaster pour le travail novateur et impressionnant présenté dans ce site ! moi qui croyait que polytechnique allait avec langue de bois, l'exception qui confirme la règle? J'aimerais bien savoir quels "petits seigneurs costume-cravatte" vous ont mise au placard, pourquoi et quel travail vous avez "refuser de réaliser", et s'ils ont eu de la promotion depuis ?

Webmaster, le 2011-10-23 11:42:44

Rép à Nico : Il est évident que la fiabilité et la comparabilité des données brutes sur les micropolluants auraient dû faire partie, entres autres, des fondements de la surveillance mise en place dans le cadre de la DCE. C'est tout simplement scandaleux, vous avez raison, surtout que l'on savait très bien dès 2000, ce qu'il fallait faire techniquement pour que la surveillance soit pertinente. Non seulement ces données brutes ne sont pas fiables ni comparables, ce que personne ne peut nier, mais encore elles ne permettent pas non plus d'évaluer l'état chimique réel des milieux aquatiques. De plus, les méthodes statistiques officielles d'élaboration de l'information à partir de ces données brutes ni fiables ni comparables, sont des méthodes archaïques et inadaptées, en décalage dramatique par rapport à la gravité de cette pollution chimique.

Je pense que c'est le côté assez technique et donc rébarbatif et chronophage qui éloigne la plupart des journalistes et des médias de cette véritable mine de scandales. C'est un peu le problème de l'écologie en général. Car tout passe par les données brutes et la pertinence de l'information technique.

Entres autres scandales, les raisons pour lesquelles on placarde à deux reprises un ingénieur en le mettant même au chômage, et que je ne peux livrer présentement à cause du devoir de réserve. Quant aux arcanes de la progression de carrière dans la haute fonction publique… Une analyse multivariée indépendante des données brutes de carrière des haut-fonctionnaires prouverait ou infirmerait l'influence contraire à l'intérêt général de réseaux occultes de toutes sortes (géographiques, lobbies, copinages, etc.), et permettrait de répondre à la question : un fonctionnaire peut-il conduire sa carrière jusqu'aux cimes administratives sans faire partie de ces réseaux ni écraser les gêneurs objecteurs de conscience sur son passage ?
L'article "Une belle bande de Ponts" paru récemment dans le Canard enchaîné sur les hauts-fonctionnaires du CGEDD (conseil général de l'environnement et du développement durable) est assez réjouissant. Il y a bien longtemps de cela, il m'est arrivé d'arpenter un couloir d'un Conseil Général de ce type. Une corbeille à papier s'y trouvait, surmontée de l'affiche "corbeille à papi(er)s"…


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