Voir l'état des eaux et son évolution - rivières et aquifères

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Les nitrates en Bretagne : bilan 2007 et évolution


Présentation et caractéristiques de la zone Bretagne

Le zonage explicatif Eau-Evolution définit des groupes de stations homogènes qui ont un sens au niveau de la qualité des rivières :
-avec les mêmes types de sols, de relief, de pratiques agricoles, et dont les cours d’eau drainent autant que possible la zone et non pas une zone en amont excepté pour les fleuves.
-avec une surface suffisante pour avoir un impact sur la qualité de l’eau et pour permettre d’en suivre l’évolution.

La zone homogène "Bretagne" est implantée sur un socle siliceux. C’est une zone d’élevage intensif avec une densité d’habitat moyenne.

Les concentrations en nitrates y sont relativement élevées comme le montrent les cartes présentées dans Carte de qualité des rivières : les nitrates en 2007. Avec les conséquences que chacun connait sur l'eutrophisation des eaux marines réceptrices.

Nous présentons ici un bilan de la qualité de l’eau et de son évolution pour les nitrates sur l'ensemble des stations de cette zone. Ce bilan espère pouvoir apporter une réponse claire et précise aux questions suivantes : Quelles concentrations rencontre-t-on sur la zone ? Quelle évolution pour les concentrations rencontrées sur la zone ?

Méthodologie

Voir la méthodologie générale dans Comment sont réalisées les cartes de qualité des rivières.

Particularités des données nitrates :
Les mesures sont disponibles sur eau brute ou sur eau filtrée selon les cas. Cela ne pose a priori pas de difficulté pour les nitrates qui sont très solubles dans l'eau, mais il aurait été préférable d'avoir des fractions de mesures identiques partout.

En cas de doublons, à savoir la même substance recherchée deux fois ou plus à la même date sur la même station, notre stratégie est la suivante : privilégiant le point de vue patrimonial et non réglementaire sur l'état des eaux, il nous importe finalement peu que ces doublons soient liés à tel ou tel producteur ou réseau de données. On élimine donc les doublons en conservant en priorité la valeur quantifiée maximale s'il y a des valeurs quantifiées.

La présentation systématique du nombre de stations mesurées/mois permet au lecteur de juger par lui-même de la représentativité en effectif souvent insuffisante pour certaines années ou certaines périodes des résultats présentés. La question de la représentativité hydro-spatiale des échantillons ne dépend évidement pas que de leurs effectifs, même s'il reste constant sur deux années consécutives, et elle ne peut pas être traitée sans moyens de calcul importants (SIG) dont ne dispose pas Eau-Evolution. Toutes ces statistiques ne sont donc fournies qu'à titre indicatif et les comparaisons temporelles sont systématiquement entachées du manque de représentativité hydro-spatiale des échantillons de stations.

Le schéma ci-dessous est destiné à faciliter l’interprétation des termes statistiques de base utilisés dans les différents graphiques présentés :



On trouvera dans "La pluviométrie annuelle en France des années 1950 à nos jours" une aide importante pour interpréter la qualité de l’eau et son évolution (il ne s'agit malheureusement que de données globales par année et nationales). L'article La rivière la Vilaine (3) : évolution des débits de 1970 à 2008 fournit des éléments d'interprétation plus précis pour le bassin versant de la Vilaine. Afin de faciliter l'interprétation du couplage pluviométrie/concentrations en nitrates, Eau-Evolution a choisit d'utiliser pour ses différentes représentations graphiques des échelles de temps qui respectent les grands cycles pluviométriques pluriannuels. L'ensemble des données disponibles va de 1971 à 2007, mais certains graphiques zooment donc sur les périodes 1988 à 2007 ou 2003 à 2007.


Qualité de l’eau pour la zone Bretagne

Chaque mois, on présente un bilan statistique des concentrations rencontrées sur l’ensemble des stations mesurées de la zone. On définit ainsi une "méta-station" qui résume la zone "Bretagne" et pour laquelle on fournit la qualité sur chacun des 12 mois de l'année.

-La méta-station Bretagne en 2007 :
Pour chaque mois, minimum, centile10, centile 25, centile 50, centile 75, centile 90 et maximum pour les stations mesurées sur la zone (et nb de stations mesurées/mois).




-La méta-station Bretagne pour les 5 dernières années confondues (2003 à 2007) :
Les pressions polluantes n’ont a priori pas beaucoup évolué durant les 5 dernières années qui regroupent un mini-cycle (2003 à 2005) et un début de cycle pluviométrique (2006/2007) au niveau national (les données régionales ne sont pas disponibles). L’intérêt de prendre plusieurs années est que les mesures disponibles sont plus nombreuses.
On regroupe tous les stations par mois : tous les mois de janvier 2003 à 2007 ensemble, etc. Pour chaque mois, minimum, centile10, centile 25, centile 50, centile 75, centile 90 et maximum pour les stations mesurées sur la zone (et nb de stations mesurées/mois).




-La méta-station Bretagne en 1971 :
Pour servir de référence. On a pris l’année la plus ancienne (et la plus basse) mesurée.




Evolution de la qualité de l’eau pour la zone Bretagne

Les statistiques présentées peuvent être plus ou moins détaillées selon la durée de l'historique que l'on souhaite afficher. Un nombre d'années présentées important nécessite d'alléger les variables présentées.

Statistiques succinctes

On présente uniquement les minimum, maximum, moyennes et médianes par mois pour les stations mesurées de la zone.

-L’évolution de 1971 à 2007, et un zoom de 1988 à 2007 (les 3 derniers grands cycles pluviométriques), des concentrations mensuelles :
Moyenne, médiane, minimum et maximum par mois pour les stations mesurées sur la zone (et nb de stations mesurées/mois).

L'évolution de 1971 à 2007 :



L'évolution de 1988 à 2007 :




-L’évolution de 71 à 2007 des concentrations annuelles moyennes :
Chaque année, les moyennes annuelles sont calculées sur la base des 12 concentrations mensuelles moyennes pour les stations mesurées sur la zone. La moyenne calculée de cette façon prend ainsi mieux en compte les pics de concentrations ; tous les mois de l’année sont représentés. Ce graphique est réservé aux amateurs de moyennes annuelles et doit être utilisé avec circonspection. Mais il est pratique pour présenter toutes les années depuis 1971. Il ne peut largement être appliqué à tous les paramètres ni à toutes les zones (pas assez de stations, stations trop changeantes, fréquences de mesures trop faibles, trop de valeurs non quantifiées, etc.).




-L’évolution de 1971 à 2007 des concentrations d’une même saison :
Pour le même trimestre de chaque année, moyenne, médiane, minimum et maximum pour les stations mesurées sur la zone (et nb de stations mesurées/mois).



Statistiques détaillées (boîtes à moustaches améliorées)

Dans ce cas, on présente tous les centiles (10, 25, 50, 75 et 90) ainsi que la moyenne par mois pour les stations mesurées de la zone (certains graphes de 71 à 2007 sont trop chargés pour que l'on puisse représenter les centiles 25 et 75).

-L'évolution de 1971 à 2007 des concentrations mensuelles :
Pour chaque mois, minimum, centile10, centile 50, centile 90 et maximum pour les stations mesurées sur la zone (et nb de stations mesurées/mois).




-L'évolution de 1988 à 2007 des concentrations mensuelles :
Pour chaque mois, minimum, centile10, centile 50, centile 90 et maximum pour les stations mesurées sur la zone (et nb de stations mesurées/mois).




-L’évolution de 2003 à 2007 (5 dernières années) des concentrations mensuelles :
Pour chaque mois, minimum, centile10, centile 25, centile 50, centile 75, centile 90 et maximum pour les stations mesurées sur la zone (et nb de stations mesurées/mois).




-L’évolution de 71 à 2007 des concentrations d’une même saison :
Pour le même trimestre de chaque année, minimum, centile10, centile 25, centile 50, centile 75, centile 90 et maximum pour les stations mesurées sur la zone (et nb de stations mesurées/mois).





Quelques commentaires

N'oublions pas que toutes ces statistiques ne sont fournies qu'à titre indicatif car systématiquement entachées par le manque de représentativité hydro-spatiale des échantillons de stations.

Ces différents graphiques, mêmes s'ils peuvent paraitre à première vue de lecture difficile, ont l'avantage de donner une photographie exacte et détaillée de la distribution des concentrations rencontrées et de son évolution sur la zone Bretagne. Rendez-vous donc dans une dizaine d'années pour un point comparatif !

Pour analyser les évolutions des concentrations en relation avec celles des apports azotés agricoles nets, il faut enlever les effets des cycles pluviométriques annuels et pluriannuels sur ces concentrations. Il existe pour cela des techniques de calcul adaptées. Les calculs des flux ajustés à débit constant sont très utiles en ce sens, mais ils ne sont pas généralisables car ils demandent d'avoir des données hydrologiques et des fréquences de mesure des concentrations relativement élevées (voir La rivière "la Vilaine" à Rieux (2) : deux millions de tonnes de nitrates en trop déversés à l'océan depuis 1971).
On peut dans un premier temps se contenter de comparer les concentrations d'années positionnées de façon identique dans des cycles pluviométriques pluriannuels identiques. Le couplage entre les années pluvieuses (pluviométrie annuelle globale sur la France) et les niveaux des concentrations de nitrates est très marqué, avec une augmentation des concentrations vers 1994 et 1998/1999 et une baisse des concentrations vers 1989, 1997 et 2002. Mais il faudrait avoir plus de détails sur la pluviométrie régionale et sur sa répartition saisonnière pour évaluer au mieux la contribution de la fluctuation climatique à la fluctuation des concentrations.

Le dernier cycle pluviométrique (plus exactement un mini-cycle de 2003 à 2005 et un début de cycle en 2006/2007 au niveau national) montre des concentrations de nitrates (centiles 90 et médianes) inférieures d'environ 20 % par rapport à celles rencontrées durant les cycles précédents qui couvrent les années 89 à 2002. En particulier, les remontées pluviométriques de 2006/2007 qui constituent apparemment le début d'un nouveau cycle pluviométrique n'ont pas provoqué la même croissance des concentrations dans les cours d'eau que par exemple lors des débuts des derniers grands cycles pluviométriques de 92/94 et 98/2000.

La stabilité des concentrations maximales ou la baisse des concentrations minimales ne peuvent pas s'interpréter de façon globale puisque ce sont les extremums rencontrés sur l'ensemble de la zone et qu'en outre l'échantillon mesuré n'est pas stable. En particulier, la baisse récente des minimums des concentrations est liée à la prise en compte dans la zone d'une nouvelle station de mesure peu polluée.

Les concentrations récentes restent très fortes. Encore 10 % des concentrations rencontrées sur cette zone sont supérieures à 55 mg/L au mois d'avril, au moment où la vie aquatique redémarre dans les rivières. Compte tenu de la variabilité interannuelle importante des conditions hydrologiques, on ne peut pas encore évoquer de tendance récente, c'est-à-dire depuis 2003, à la baisse.
Les concentrations hivernales toujours élevées ne permettent pas d'envisager de baisse massive des flux de nitrates vers les eaux marines côtières et donc d'amélioration notable des manifestations de l'eutrophisation (marées vertes).



Création : 14 décembre 2009
Dernière actualisation :

Commentaires (fermés depuis mars 2014)

Webmaster, le 2013-06-30 17:44:49

Sans commentaires : "Le retour des algues vertes sur les côtes bretonnes" (http://www.lefigaro.fr/environnement/2013/06/06/01029-20130606ARTFIG00410-le-retour-des-algues-vertes-sur-les-cotes-bretonnes.php). Extraits :
"Algues vertes… Un feuilleton tristement inusable. Depuis les années 1970, le sujet revient à chaque fin de printemps et au cours de l'été sur le devant de la scène. 2013 ne fait pas exception. Les premières campagnes de ramassage ont été lancées depuis quelques jours dans les baies de Douarnenez, de Lannion et de Saint-Brieuc.
«Il faut trois facteurs pour que le phénomène se déclenche», raconte Gilles Huet délégué de l'association Eau et Rivières de Bretagne, «des éléments nutritifs, une topographie permettant le réchauffement de l'eau et de la lumière». Si les deux premières conditions sont remplies depuis longtemps avec des concentrations en nitrates trop élevées dans les rivières et les baies abritées, la troisième est arrivée ces derniers jours avec le soleil qui a enfin daigné se montrer.
Et la situation pourrait empirer rapidement. Au mois d'avril, les débits des rivières qui se jettent dans la mer étaient de 40 à 60 % supérieurs à ceux des années précédentes. Or plus les débits sont importants plus les algues prolifèrent si le soleil est de la partie. «Il est très vraisemblable qu'aujourd'hui encore les débits soient supérieurs à la normale», insiste Gilles Huet.
Côté prévention, les choses avancent lentement. Les huit plans locaux d'action décidés en 2010 dans la foulée d'un plan gouvernemental ont été validés par l'État et les collectivités locales, mais l'efficacité n'est pas encore au rendez-vous. Un très grand nombre d'exploitations agricoles qui devaient mettre en place des mécanismes permettant de réduire les fuites d'azote ne l'ont pas fait.

Sanctions financières d'ici à un an ou deux
«On est à une période charnière», assure Gilles Huet. Si les mesures basées sur le volontariat ne fonctionnent pas, l'État pourrait être tenté d'en imposer. D'autant que dans la bagarre juridique l'opposant aux collectivités locales pour savoir qui doit payer le ramassage et le traitement des algues, les tribunaux de Rennes ont récemment confirmé la responsabilité de l'État. L'an dernier, les opérations de nettoyage pour la seule baie de Saint-Brieuc ont coûté près de 1 million d'euros. «Et ce n'était pas une année avec beaucoup d'algues», assure Gilles Huet.
Une instruction est par ailleurs ouverte au pôle de santé publique regroupant trois affaires successives où les algues vertes sont accusées de représenter un réel danger pour la santé: il s'agit de la mort d'un cheval et du malaise de son cavalier en 2009 alors qu'ils se promenaient sur une plage souillée, la mort toujours en 2009 d'un chauffeur de camion qui transportait des algues vers une usine de traitement de Saint-Brieuc et la mort au début de l'été 2011 d'une quarantaine de sangliers dans le lit du Gouessant (Côtes-d'Armor).
L'hydrogène sulfuré qui peut se dégager des algues en décomposition est pointé du doigt. Enfin, la France est menacée par une procédure engagée devant la Cour de justice européenne pour ne pas avoir pris les mesures suffisantes contre la pollution de l'eau par les nitrates. Les sanctions financières pourraient tomber dans un an ou deux."


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